Marek Edelman

Marek Edelman vient de nous quitter à l’âge de 90 ans (environ : sa date de naissance n’étant pas certaine).

Marek Edelman fut en 1943, en pleine insurrection du ghetto de Varsovie, l’un des héroïques commandants d’un soulèvement face aux nazis. En 1939, il y avait 1.300.000 habitants à Varsovie dont 380.000 Juifs. Ils n’étaient plus que 60.000 en 1943, après la liquidation programmée par les Allemands. La plupart des victimes termina à Treblinka… Plusieurs organisations juives créèrent une unité de défense armée. A la fin de ce combat pour l’honneur, inégal et désespéré, les Juifs – 200 personnes au total – sont pris ou se suicident. Bien peu réussiront à quitter le ghetto par les égouts. Marek Edelman fut de ceux-là le 10 mai. Il rejoignit ensuite la Résistance polonaise.

Il devient un cardiologue réputé à l’hôpital Sterling de ?ód?. Son héroïsme lui a valu d’être élevé l’an dernier au rang de commandeur de la Légion d’honneur et de recevoir la plus haute distinction civile en Pologne, l’Ordre de l’aigle blanc. Pendant des décennies, aussi, il participa au combat contre le communisme en Pologne : il rejoignit le Comité de défense des ouvriers (KOR) puis le syndicat Solidarno??, aux côtés de Lech Walesa, avant de se faire interner quelques jours en vertu de la loi martiale du 13 décembre 1981 du général Jaruzelski, dirigée contre le mouvement (Associated Press). A la chute du communisme en 1989, il fut élu sénateur sur les listes de Solidarité puis de l’Union démocratique jusqu’en 1993.

Sa famille s’était installé à Varsovie alors qu’il n’était qu’enfant. Il avait adhéré avant la guerre au Bund, le parti socialiste juif antisioniste d’Europe de l’Est. Lorsqu’il fut fait Citoyen d’honneur de cette ville en 2001, il dit : «Varsovie est ma ville. C’est ici que j’ai appris le polonais, le yiddish et l’allemand. C’est ici, qu’à l’école, j’ai appris qu’il faut toujours prendre soin des autres. C’est aussi ici que j’ai reçu pour la première fois un coup dans la figure seulement parce que j’étais juif»…

Photo Mariusz Kubik
Photo Mariusz Kubik

Références :

  • Marek Edelman avec Hanna Krall, Prendre le bon Dieu de vitesse, Paris, Éditions Gallimard.
  • Mémoires du ghetto de Varsovie, Témoignage-Piccolo, Paris, Liana Levi, 2002
  • Article «Mort de Marek Edelman, commandant de l’insurrection du Ghetto de Varsovie», dans Le Monde, 2 octobre 2009
  • Article «Le dernier commandant de l’insurrection du ghetto de Varsovie est mort», dans Libération, 2 octobre 2009

Commentaires

  1. Avatar de Ericdelaciotat
    Ericdelaciotat

    Alors là ! Je ne connaissais pas cet homme et son histoire ! Merci pour votre article. Extraordinaire…

  2. Avatar de Claire13
    Claire13

    Merci pour cette hommage. Quelle vie il a eu ! Quel exemple pour l’humanité…

  3. Un grand Homme nous a quittés. Paix à son âme.

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