Shapur Bakhtiar : qui s’en souvient ?…

Shapur Bakhtiar (né en 1914 à Kanarak, un village proche d’Isfahan), écrivain et politologue iranien, et dernier Premier ministre d’Iran sous le règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi.

Il obtint son doctorat en Sciences politiques à Paris, à la Sorbonne, en 1939. Toujours opposé au totalitarisme, il participa à la guerre civile espagnole au sein des Brigades internationales contre le général Franco avant de se porter volontaire dans l’Armée française et de combattre contre l’occupation nazie dans le bataillon d’Orléans puis dans la Résistance française.

Il rertourne en Iran en 1946. En 1978, le pouvoir du Shah s’effondre. Bakhtiar sera nommé Premier ministre. La montée de l’ayatollah Khomeini ruina tous les espoirs et le Shah quitta l’iran en janvier 1979. Shapur Bakhtiar le suivra au mois d’avril et dirigera le Mouvement national de la Résistance iranienne.

Le 7 août 1991, Bakhtiar sera assassiné à son domicile avec son secrétaire, Soroush Katibeh, par trois sympathisants présumés du Hezbollah ayant des liens avec la République islamique. Deux des assassins se sont échappés et ont pu regagner l’Iran ; mais le troisième, Ali Vakili Rad, a été pris en Suisse, ainsi qu’un complice présumé, Zeyal Sarhadi, petit-neveu de l’ancien président d’Iran Hasemi Rafsandjani : les deux ont été extradés vers la France pour leur procès. Vakili Rad a été condamné à la prison à vie en décembre 1994.

Une prison à vie qui s’est vraisemblablement arrêtée aujourd’hui, mardi 17 mai 2010. La peine incompressible de l’Iranien ayant été exécutée (18 ans) depuis environ un an, sa mise en liberté conditionnelle nécessitait toutefois que le ministre de l’Intérieur signe un arrêté d’expulsion. Ce qui fut fait cet après-midi par Brice Hortefeux. La justice française doit se prononcer demain mardi sur la libération conditionnelle de l’Iranien, précise le journal Libération.

Résumons : dimanche, Clotilde Reiss rentre en France (et c’est le plus important, loin, très loin devant les déclarations intempestives et maladroites autant qu’inutiles de certains politiques) ; lundi, Brice Hortefeux signe l’arrêté d’expulsion de l’iranien Vakili Rad qui sera sans doute libéré mardi.

Rappelons en outre que la France avait refusé l’extradition vers les Etats-Unis de Majid Kakavand, un ingénieur iranien accusé par les Américains d’avoir transmis à son pays des composants électroniques sensibles. Le 5 mai la justice française avait donc notifié son refus d’extrader Majid Kakavand qui regagnera l’Iran quelques jours après…

Màj 18/05/2010 : Le journal Libération d’aujourd’hui noue annonce que (…) Ali Vakili Rad, sorti en fin de matinée de la centrale de Poissy (Yvelines) où il était incarcéré, a pris place à bord d’un avion de la compagnie Iran Air qui a décollé à destination de Téhéran peu après 15 heures. (…) La libération conditionnelle de M. Vakili Rad, prononcée mardi matin par le tribunal d’application des peines de Paris, était assortie d’une mesure d’expulsion signée lundi par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. (…)

Tout le monde dit qu’il n’y a aucun lien entre la libération de Clotilde Reiss et le reste.

Mouais…

Photo public domain

Sources : Libération, Le Monde, Wikipedia

(Et, à propos : le soldat Guilad Shalit, qui possède la double nationalité israélienne et française, a été enlevé par le Hamas depuis plus de 1400 jours (46 mois), sans visite de la Croix-Rouge, sans le moindre respect des droits de l’Homme les plus élémentaires. Qui s’en soucie ?)… (PG)


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