Mois : septembre 2015

  • Oui, mais ce pays a du pétrole.

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    Photo de Ali Mohammed Al-Nimr. Ce cliché provient de la page Facebook de soutien ouverte par son oncle sur Facebook.

    D’un côté, le jeune chiite Ali Mohammed Al-Nimr qui est le « neveu de l’un des plus fervents opposants au régime » saoudien, d’après Le Figaro, a été mis en prison alors qu’il n’avait que 17 ans. Il est principalement accusé d’avoir participé, en 2012, à une manifestation contre le régime. Condamné à mort le 27 mai 2014, le jeune homme a épuisé ses voies de recours, précise Slate. » (Source francetvinfo)

    De l’autre côté, l’Arabie saoudite a été nommée à la tête du Comité de la région Asie chargée de recommander des nominations pour les experts des… Droits de l’Homme de l’ONU (a précisé le directeur de UN Watch) – et non à la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, comme cela avait été dit de façon erronée, dans un premier temps. Mais il n’empêche : quand bien même cela ne concerne que la région Asie, l’idée qu’un pays comme l’Arabie saoudite puisse avoir un rapport – quel qu’il soit – avec les Droits de l’Homme de l’ONU, on croit rêver… Oui, mais ce pays a du pétrole.

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  • Le sens des mots

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », nous livre Albert Camus.

    Le traitement par les médias des récents événements dramatiques que sont les vagues actuelles de migrations de réfugiés de Syrie, du Kosovo, d’Afghanistan, d’Albanie, d’Irak, du Pakistan, d’Érythrée, de Serbie, d’Ukraine, du Nigeria (les dix principaux pays d’origine des primo-demandeurs d’asile dans l’UE en 2015) est pour le moins inégal. Souvent, nous n’entendons parler que de « migrants ». Quand on sait combien un mot inadapté peut engendrer des conséquences fâcheuses, le moment est venu de nous questionner sur deux termes fréquemment évoqués en ce moment – ô combien malheureusement… (suite…)

  • Lale, Nur, Selma, Ece, Sonay et Hirut

    Turquie, Ethiopie. Non, il ne s’agit pas de récentes destinations estivales, mais plus simplement de deux films exceptionnels vus à moins de deux mois d’intervalle. A l’honneur, deux réalisateurs non moins formidables : Deniz Gamze Ergüven et Zeresenay Mehari.

    MustangDifret

    Lale, Nur, Selma, Ece, Sonay, Hirut : tels sont les prénoms des différentes héroïnes de ces deux longs métrages ; les cinq sœurs du film Mustang, puis la jeune fille de Difret. Le point commun qui unit ces deux œuvres a priori très éloignées géographiquement et culturellement : le poids des traditions ancestrales.

    Les deux films s’ouvrent sur une note de bonheur et d’insouciance. D’un côté, la joie d’une fin d’année scolaire et des premiers moments de vacances d’été où l’on voit en Turquie cinq soeurs s’amuser avec des garçons au bord de la mer, de l’autre, en Ethiopie, une jeune fille à l’école, bonne élève, à laquelle l’enseignant annonce qu’elle aura accès à la classe supérieure. Grand sourire sur le visage de l’adolescente qui, à la fin de la classe, repart à pieds chez elle annoncer la bonne nouvelle à sa famille. (suite…)