C’était hier le premier jour du printemps. Dans notre époque curieuse, essayons d’apercevoir cette lumière nouvelle, d’entendre le retour des oiseaux, de sentir les doux parfums de cette nature qui renaît.
Car oui, quelle drôle d’époque. Le confinement est une situation nouvelle, inconnue. Qui aurait pu imaginer pareille situation même dans ses rêves les plus fous ?
Il est difficile de sortir, alors plongeons dans nos souvenirs du monde d’avant : le printemps, c’est aussi le temps des cerises. Cette immortelle chanson de Jean-Baptiste Clément, qu’il dédicaça à une infirmière inconnue, disparue dans la sanglante Commune de Paris. En voici les premiers vers :
« Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur »
Michel Fugain en a fait une chanson, qu’il nous a rappelée lors de son spectacle, donné très récemment à la Chaudronnerie, à La Ciotat.
La forme de ce spectacle fut bien particulière : une « Causerie musicale ». Voici comment l’artiste lui-même avait imaginé cela :
« 1000 fois j’ai entendu : Vous faites d’abord la musique ou les paroles ? Qu’est-ce qui vous a inspiré cette chanson ? Comment ça vous vient ? C’est un métier ou un passe-temps ? Un hobbie ?… Autant de questions qui prouvent la fascination qu’éprouvent les gens qui aiment les chansons, qu’elles soient populaires, engagées ou plus intimes pour cet « art immédiat » et ses mystères.
J’ai donc imaginé ces « CAUSERIES MUSICALES » comme des rencontres conviviales, divertissantes et interactives, illustrées par des chansons, des anecdotes et des réflexions plus profondes car les chansons sont aussi et toujours des marqueurs précis d’une époque et d’une société. »
Quel moment formidable ! Michel Fugain est véritablement un grand artiste. Nous étions si heureux d’avoir assisté à son spectacle, de remonter ainsi à notre enfance, à notre jeunesse…
C’était il n’y a pas si longtemps, mais il me semble déjà que c’était il y a un siècle.
Que ce printemps vous soit lumineux, les amis !













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Atiq Rahimi, l’auteur, est né le 26 février 1962 à Kaboul, Afghanistan. C’est un romancier et un réalisateur de double nationalité française et afghane. Il vit la guerre d’Afghanistan de 1979 à 1984, puis il se réfugie au Pakistan. Après avoir demandé l’asile politique à la France, il obtient son doctorat en audiovisuel à la Sorbonne. Pendant ce temps, son frère, communiste, resté en Afghanistan, est assassiné en 1989, mais Atiq Rahimi n’apprend sa mort qu’un an plus tard. Son premier long-métrage « 
Très fidèle au livre, quelle surprise de voir les représentations personnelles que livraient ce roman devenir mouvements, paroles et couleurs sur grand écran. Quelles images ! Et quelle actrice, Golshifteh Farahani ! Quelle présence. Quelle dimension. Quel plaisir de la retrouver, après l’extraordinaire film « A propos d’Elly » (Darbareye Elly), d’Asghar Farhadi. Syngué sabour a été tourné en persan et en dari, le persan afghan. « Golshifteh Farahani a été obligée d’apprendre ses dialogues en afghan sans y changer un seul mot. Les Iraniens, pour comprendre le film, doivent lire les sous-titres ». (Source : Marianne). La voir ainsi, aux côtés de son mari, au sol, inerte, blessé gravement, maintenu en vie on ne sait comment. La femme parle. Lui parle. Elle se confie. Très rapidement, la parole se libère. Tandis qu’au dehors, la menace est permanente. La tension toujours palpable. Des cris par-ci, un bombardement par-là. Des rafales d’armes automatiques au loin. Les chenilles d’un véhicule blindé qui s’approche dans un vacarme assourdissant. Et la femme tient. Elle est vivante. Une grande histoire. La puissance des mots. Tous comptes faits, qui mieux que la grande Golshifteh Farahani pouvait donner à ce rôle si particulier toute la dimension qui est la sienne.

