Hier soir, un autre grand moment musical s’est présenté à nous. Il s’agissait de l’opéra de Piotr Ilitch Tchaïkovski « Yevgeny Onegin » (francisé ainsi : Eugène Onéguine).
Nous étions à Aix-en-Provence, au Grand Théâtre de Provence, dans le cadre du Festival d’Aix. Comme j’espérais un jour découvrir cet opéra ! Quel bonheur, donc, de voir de mes yeux et d’entendre de mes oreillles ces scènes lyriques en trois actes et sept tableaux dont le livret fut inspiré par un roman en vers d’Alexandre Sergueïevitch Pouchkine.
Il s’agissait d’un opéra en version concert. Quant aux artistes, nous avions pas moins que les Solistes, le Choeur et l’Orchestre du Bolchoï (Théâtre académique d’Etat de Russie). Quelle qualité ! Autant vocalement que musicalement, nous atteignîmes la perfection.
On trouve l’argument (synopsis) de cet opéra sur cette page de Wikipedia : http://www.wikiwand.com/fr/Eugène_Onéguine_(opéra)
Les airs de cet opéra sont magnifiques ; cette composition de l’immense Tchaïkovski nous livre des mélodies et des rythmes slaves inoubliables. Nous attendions bien sûr la fameuse Polonaise (juste après la scène du duel). Eh bien quelle exécution ! Les trompettes d’abord qui annoncent l’ouverture du bal, puis cette mélodie tourbillonnante magnifique… Nous l’avions entendue maintes fois sur tel ou tel média, mais hier soir, quelle beauté ! Les sons d’une force et d’une pureté sans égales, produits par ce fabuleux orchestre du Bolchoï, nous ont permis de redécouvrir littéralement ce passage. En voici une version pour vous faire une idée (Théâtre du Bolchoï, en 2000) :
Une merveilleuse soirée à bien des égards, comme vous pouvez vous en douter.
Nous vous souhaitons à toutes et à tous un bel été !
Compléments :
Distribution :
A la direction musicale : Tugan Sokhiev.
Chef de Choeur : Valery Borisov
Les solistes :
- Madame Larina : Irina Rubtsova (en remplacement de Maria Gavrilova)
- Tatiana : Anna Nechaeva
- Olga : Evgenia Asanova
- Filippievna : Svetlana Shilova
- Yevgeny Onegin : Igor Golovatenko
- Vladimir Lenski : Bogdan Volkov
- Prince Gremine : Ain Anger
- Zaretski/Le Capitaine : Goderdki Janelidze
- Monsieur Triquet : stanislav Mostovoy
Ici s’achève le témoignage du concert d’hier soir.
Ci-dessous une étude à propos de cette Polonaise, extraite de l’opéra Yevgeny Onegin. L’extrait vidéo ci-dessus permet de faire connaissance avec ce passage qui se situe après le fameux duel entre Onéguine et Lenski.
En voici le thème :
Or ayant ce passage en mémoire depuis longtemps, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre un jour une Mazurka qui instantanément me rappela la Polonaise.
Petit test : Récoutez un instant la Polonaise d’Onegin puis lancez cette Mazurka n° 1 de Chopin, Opus 7 (interprétée par le grand Arthur Rubinstein) :
https://youtu.be/JUHmr7ZCSoI?list=RDOCP9lKX-Tf8
Comme l’aurait dit l’inénarrable monsieur Cyclopède : Etonnant non ? On remarque auditivement une proximité. Constatons cela, à présent, en procédant à une étude comparative des deux partitions (« EO » = Yevgeny Onegin et « MAZ » = Mazurka) :
Nous avons donc d’un côté Frédéric François Chopin, compositeur et pianiste virtuose d’ascendance franco-polonaise, né en 1810 à ?elazowa Wola en Pologne et mort en 1849 à Paris. De l’autre Piotr Ilitch Tchaïkovsky, compositeur russe né le 7 mai 1840 à Votkinsk et mort le 6 novembre 1893 à Saint-Pétersbourg (Wikipedia). Chopin est donc l’aîné. Il est décédé quasiment à la naissance de Tchaïkovsky. Il n’est pas rare de voir certains musiciens reprendre des thèmes d’autres auteurs. Pour le cas de cette Polonaise, dans Yevgeny Onegin, proche de la Mazurka de Chopin, n’oublions pas les origines polonaises de ce dernier. Il est fort possible que cette mélodie trouve simplement sa source dans les musiques traditionnelles du folklore polonais.
Quoi qu’il en soit, nous écouterons toujours avec un bonheur sans cesse renouvelé ces deux oeuvres de ces deux grands maîtres que sont Chopin et Tchaïkovsky.
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