Et les Pyrénées, chantent au vent d’Espagne

Samedi 15 février 2025, au matin, nous partîmes deux (très loin des cinq cents, chers au Cid), les bagages faits, en direction de Toulouse et au-delà. La batterie de la voiture chargée à hauteur de 75 %, nous craignîmes, particulièrement en cette période hivernale, de devoir charger sous peu. Or, malgré la température extérieure, nous arrivâmes au Superchargeur Tesla de Nîmes (145 Km). Après une charge de quelques minutes, durant notre déjeuner, nous nous mîmes en route vers la Ville rose (284 Km), que nous atteignîmes sans encombre.

En début de soirée, nous décidâmes de nous rendre à Bagnères-de-Luchon, départ officiel de notre tour dans le Sud-Ouest. Après une petite étape au Superchargeur de Saint-Gaudens (qui faisait partie de notre itinéraire), nous atteignîmes Bagnères-de-Luchon et nous rendîmes à l’Hôtel des Deux-Nations, 5 rue Victor Hugo, qui nous réserva un accueil formidable. Une visite nocturne de la ville s’imposa, jusqu’aux thermes. Un magnifique samedi soir.

Le lendemain, dimanche 16 février, nous découvrîmes enfin la ville comme il se devait. En tout premier lieu, les majestueuses Pyrénées.

Après notre visite, nous décidâmes de nous rendre à Superbagnères, à 1800 mètres d’altitude. Pour y parvenir, nous nous employâmes à emprunter un téléphérique dédié. Diantre ! Quelle expérience en perspective !

Entourés de magnifiques skieurs et skieuses de tous âges, équipés de manière appropriée de chaussures dignes de compétitions internationales, des combinaisons de toutes les couleurs, plus vives les unes que les autres, des skis de différentes tailles ou largeurs et de casques volumineux. Nous non. Oh, que non ! Nous n’avions pas d’affinité particulière avec le ski (c’est un euphémisme !) notre objectif était simplement de visiter une station enneigée.

Après un trajet aérien un tantinet imposant, dont voici quelques photographies prises depuis la cabine, nous atteignîmes enfin le sommet tant espéré. (Avez-vous trouvé le parapentiste qui se cachait dans l’une des photos ci-dessous) ?

Mes jeunes années
Courent dans la montagne
Courent dans les sentiers
Pleins d’oiseaux et de fleurs

La vue se révéla incroyablement impressionnante. La blancheur éclatante, accentuée par un soleil radieux, dominait le paysage. À l’horizon, la majestueuse chaîne des Pyrénées se révélait dans toute sa splendeur, offrant une spectacle prodigieux. Ce fut un moment propice pour prendre de nombreuses photographies ; chaque centimètre carré semblait mériter d’être capturé.

Une halte s’imposa, dans un bar-restaurant d’altitude, pour savourer un chocolat chaud, parfaitement adapté aux circonstances. Notre admiration, pour ces paysages époustouflants, demeurait intacte. Les Pyrénées, avec leur grandeur naturelle, nous rappelaient notre place insignifiante, face à une telle immensité.

Et les Pyrénées
Chantent au vent d’Espagne
Chantent la mélodie
Qui berça mon cœur
Chantent les souvenirs
De ma tendre enfance
Chantent tous les beaux jours
À jamais enfuis

Le retour vers Bagnères-de-Luchon fut décidé. Nous retrouvâmes le téléphérique ; à ce moment, en toute fin de matinée, nous étions seuls. Nous prîmes place dans une cabine vide et, au moment du démarrage, comment dire ? Nous fûmes littéralement projetés brutalement dans le vide, l’habitacle fichtrement penché vers l’avant, mais quelle impression, mes aïeux ! Nous nous imaginions projetés littéralement dans le vide hivernal. Une expérience digne d’un entraînement des plus vaillants spationautes…

Une stabilité toute relative s’instaura néanmoins, dès la première pause du téléphérique. La suite de la descente se déroula davantage paisiblement. Mais nous n’oublierons pas de sitôt ce démarrage vertigineux ! Tout en bas, Bagnères-de-Luchon.

C’est au centre de cette belle ville de Bagnères-de-Luchon, que nous retrouvâmes ce restaurant qui attira déjà notre attention, lors de notre découverte nocturne de la veille. Je commandais, sans hésitation aucune, une garbure, plat des plus locaux, cousin du cassoulet ; sa présentation pouvait, dans un premier temps, effrayer sérieusement, mais, l’air de la montagne avait suffisamment creusé notre appétit pour nous permettre d’y venir à bout sans trop de souffrances. Une garbure délicieuse. Vraiment, ne loupez pas, de passage à Bagnères-de-Luchon, « Le Chalet des Gourmands », 30 Allée d’Etigny. Une cuisine excellente dans un cadre magnifique.

En ce début d’après-midi ensoleillé, nous quittâmes cette première étape de notre tour pyrénéen, pour prendre la direction de Tarbes. Après un trajet de 93 Km, nous procédâmes à un tour de la ville, pour nous arrêter au cimetière, riche de souvenirs familiaux. Nous ne manquâmes pas l’Arsenal : ancien emplacement de l’Arsenal de Tarbes, lieu de fabrication d’armes et de munitions, de 1796 à 2006. De nos jours, le site s’était mué en plusieurs établissements dans le secteur des loisirs, du sport et de la restauration. Après Tarbes, nous gagnâmes Bagnères-de-Bigorre (27 Km).

Dernière étape du jour. Nous ne pouvions guère ne pas nous rendre dans cette ville, Bagnères-de-Bigorre, car, souvenirs de notre prime jeunesse, de cet endroit provenait l’un des meilleurs arrières du XV de France, de l’époque de Jean-Pierre Rives, qu’accompagnaient les inoubliables commentaires du regretté Roger Couderc, fin des années 1970 et début 1980 : il s’agissait bien évidemment de l’immense Jean-Michel Aguirre !

ARCHIVES JEAN MICHEL AGUIRRE – GALLES 1977 – (images.ladepeche.fr)

Après avoir déposé nos bagages dans une charmante maison d’hôtes, nous visitâmes cette ville plutôt éteinte ce soir-là, malheureusement. Seul point d’activité, le « Bar d’en Face » où nous passâmes un très bon moment.

Après quelques recherches, nous apprîmes que Jean-Michel Aguirre passait une retraite bien méritée, dans le Pays Basque. Puisse notre venue à Bagnères-de-Bigorre résonner comme un vibrant hommage à ce joueur de rugby d’exception que nous admirions tant dans notre jeunesse, comme de nos jours…

La nuit fut réparatrice. Deux photos que nous capturâmes le lendemain matin, au travers de la baie vitrée de notre chambre.

Nous reprîmes notre chemin en direction de Sainte-Marie-de-Campan (10 km), où nous fîmes quelques provisions de fromages locaux, dans le « Bar Supérette des Deux Vallées ». Sans oublier la presse locale : la Nouvelle République des Pyrénées. Après une pause-café appréciée, nous poursuivîmes notre route, vers le Lac de Payolle (12 km).

Une magistrale statue se dressait face à nous…

Pour les amatrices et amateurs de cyclisme.

Le paysage fut époustouflant. L’accès au lac, à pied, se révéla difficile, en raison d’une partie du sol glacée, rendant chaque pas délicat. Cependant, le lac se dévoila dans toute sa splendeur, niché au cœur d’un environnement naturel remarquable. Le ciel était, une fois de plus, dégagé et la température agréable. Un torrent coulait à proximité, ajoutant à la beauté sereine du lieu. Une fois de plus, nous fûmes émerveillés par la nature environnante, qui semblait avoir tant à nous enseigner. Ce spectacle s’avéra fascinant. 

Examinant la carte des environs, nous nous aperçûmes que, non loin de là, se trouvait la ville de Lourdes. Nous décidâmes de l’inscrire dans notre périple pyrénéen. Nous y arrivâmes en toute fin de matinée (43 Km).

Là, se déroula un événement des plus incroyables : nous avions repéré, dans la ville, une borne de recharge publique qui aurait pu nous rendre service, durant notre visite. Celle-ci se trouvait Avenue du Paradis, non loin du Gave de Pau : un apaisant cours d’eau. Nous étions munis de la carte ChargeMap (en réalité, notre expérience, dans le domaine des charges hors Superchargeurs Tesla, était quasi inexistante). Comme il fallait un début à tout, nous essayâmes de venir à bout de ce système, somme toute bien complexe, en comparaison avec notre manière habituelle de procéder. La carte fut reconnue, la trappe s’ouvrit, nous raccordâmes la borne à la voiture et la charge démarra. Soulagement. Nous nous mîmes en route, en direction du centre-ville.

Au moment de bifurquer vers l’Esplanade du Paradis, alerte provenant du téléphone : la charge venait de s’interrompre. Saperlipopette ! Demi-tour, pour examiner la situation. Re-carte ChargeMap, re-authentification, re-démarrage de charge. Surveillance drastique. Et rebelote ! Charge interrompue. Après plusieurs tentatives, plus infructueuses les unes que les autres, nous nous rendîmes à l’évidence : même dans la ville de Lourdes, avenue du Paradis, à une encablure de l’Esplanade du Paradis, le ciel bien au-dessus de nos têtes, il n’y eut point de miracle.

Nous pique-niquâmes frugalement au bord du Gave de Pau, avant de reprendre notre visite, dans ce lieu prisé par les Chrétiens du monde entier, mais étrangement désert en ce jour de février.

Nous vîmes la grotte, que nous visitâmes mais fûmes, par ailleurs, abasourdis par le nombre incroyable d’hôtels, de restaurants, et autres boutiques de souvenirs, en ce lieu ô combien saint (Jn 2, 13-25).

Nous quittâmes cette ville et espérions procéder à une charge du véhicule qui indiquait moins de 40 %. Un rapide examen de notre situation géographique nous poussa, dans un premier temps, à envisager un retour à Saint-Gaudens, retrouver notre Superchargeur du début. Or, bien moins loin que Saint-Gaudens, nous dénichâmes un Superchargeur à Pau (41 Km) ! Nous nous y rendîmes, enchantés, et pûmes aisément recharger la voiture. Durant ce temps, un hôtel satisfaisant, pour la nuit, en plein centre-ville, remporta nos suffrages. Un parking sécurisé payant, sans être excessif, proche de l’hôtel, fut notre destination. (Nous photographions toujours le numéro de place de parking, en guise d’aide-mémoire éventuel)…

L’établissement s’avéra très confortable. Un petit tour en ville, en fin d’après-midi, nous permit de croiser un splendide micocoulier.

Nos déambulations nous conduisirent jusqu’à une brasserie typique, à l’ambiance animée, « Le Berry », véritable institution paloise, depuis 1934, qui nous régala à tous points de vue. Localisation : 6 place Clémenceau. Ne loupez sous aucun prétexte cette expérience incroyable, si vous deviez passer à Pau ! Quelle ville magnifique.

Mardi nous quittâmes cette grande et belle ville et nous retrouvâmes les petites routes départementales – ou inférieures – qui représentaient l’essentiel nos voies, depuis le début de notre circuit. La destinée nous conduisit à Aspet (126 Km). Village ô combien charmant et vivant. Un réel bonheur.

Le « Café Français », Place de la République, deviendra notre quartier général. Excellent accueil, de l’humour, nous y reviendrons !

Nous déjeunâmes dans le restaurant « L’Aspetit », Place Joseph Ruau. Une cuisine raffinée, un personnel souriant, au service discret mais efficace. Nous nous régalâmes de bout en bout. Le navarin d’agneau fut succulent. Une affichette précisait que cet établissement privilégiait le « fait maison » et les produits locaux. Une autre indiquait également : « En mangeant ici,  vous faites travailler plus de vingt producteurs locaux ». On ne saurait mieux dire. Vous l’aurez compris : de passage à Aspet, ne manquez sous aucun prétexte l’Aspetit !

Nous prîmes le cap vers Arbas, où nous avions retenu une location, pour le soir (12 Km). Seulement 12 kilomètres, certes, mais quelle route ! Mazette ! Nous redoutions de croiser quiconque durant notre trajet. C’est dire ! Bien entendu, nous avions bien subi deux-trois véhicules en face, dont nous pûmes, fort heureusement, nous extirper, pour le moins acrobatiquement.

Arbas était un petit village charmant et notre logement se situait à l’extrémité d’une jolie place. Nous déposâmes nos bagages puis entreprîmes de gagner Ger de Boutx (27 Km). Pour nous y rendre, toujours par la même route très peu large, nous ne croisâmes pas, Dieu merci, d’autres voitures, non, mais un gros camion et un tractopelle, des services municipaux, qui s’activaient, le long du bas-côté ! Cette vue glaça instantanément notre sang. Fort heureusement, les deux véhicules trouvèrent le moyen de se plaquer le long de deux dégagements salvateurs et le passage devint miraculeusement possible. Nous n’étions pas loin de Lourdes.

Ger de Boutx, commune de Haute-Garonne, se situait à 36 Km de Saint-Gaudens. Nous nous retrouvâmes en pleine nature. Cette nature qui ne s’imposait pas, mais nous impressionnait sans retenue, cette nature qui nous observait en silence – les majestueuses Pyrénées omniprésentes, dans toute leur immensité –, cette nature que nous n’admirions toujours qu’en proportion de notre petitesse. Cette beauté intense qui nous dépassait.

Et comme les bergers
Des montagnes de France
Chantent la nostalgie
De mon beau pays

Après un petit crochet à Aspet, nous découvrîmes (encore une fois) une nature magnifique, de nombreux départs de randonnées, un torrent qui suivait son cours, insouciant.

Loin d’elle loin des ruisseaux
Loin des sources vagabondes
Loin des fraîches chansons des eaux
Loin des cascades qui grondent
Je songe et c’est là ma chanson
Au temps béni des premières saisons

En fin de journée, nous nous lançâmes dans la quête d’une bonne bière, que nous découvrîmes sans peine et dégustâmes avec bonheur, l’humour du patron en supplément, installés confortablement dans les sièges du Café Français, face à cette place si pittoresque, que dominait la fontaine, surmontée de ses quatre volutes, d’où jaillissaient de fiers jets d’eau. Le retour à Arbas se fit, sans aucune opposition le long de notre trajet.

Le lendemain matin, mercredi, dernier jour de notre odyssée, nous dégustâmes une succulente croustade aux pommes, pâtisserie locale, achetée la veille, dans la boulangerie d’Aspet.

Les bagages chargés, la descente vers Aspet se déroula sans encombre, ni miracle (12 Km). En guise d’adieu au Café Français, nous y commandâmes un café. Ce fut jour de marché. Derniers regards aux alentours, vers la fontaine, puis nous reprîmes la route vers Saint-Gaudens et son Superchargeur (16 Km). Le trajet vers Toulouse se réalisa sans aucune difficulté (89 Km). Après une petite halte d’ordre familial, nous dûmes dire au revoir à cette magnifique région, l’Occitanie.

Nous nous arrêtâmes au Superchargeur de Nîmes, afin de poursuivre sereinement notre trajet. L’arrivée à Aix-en-Provence (424 Km) nous permit à nouveau de charger le véhicule, dans le (tout) petit Superchargeur de cette ville. Étonnante, cette petitesse. Nous fûmes, pour l’occasion, confrontés à un ciel gris et un temps menaçant. Saperlipopette ! Le temps fut si radieux durant notre séjour ! Nous y reviendrons. Nous avions totalisé plus de 1500 kilomètres depuis le début de notre voyage. Le coût des recharges, au fil des différents Superchargeurs, fut de 68 €. Bien moins que les péages que nous avions subis le long des autoroutes.

Nous n’oublierons pas de sitôt cette (bien trop) courte escapade dans le Sud-Ouest, que nous adorons de plus en plus. Toulouse (Haute-Garonne, 31), Saint-Gaudens, Bagnères-de-Luchon, Superbagnères, Tarbes (Hautes-Pyrénées, 65), Bagnères-de-Bigorre, Sainte-Marie-de-Campan, Lac de Payolle, Lourdes, Pau (Pyrénées-Atlantiques, 64), Aspet (Haute-Garonne, 31), Arbas, Ger de Boutx.

Ce fut un parcours remarquable. Nous envisageons de revenir dans cette région dès que l’occasion se présentera. Nous garderons en mémoire les paysages impressionnants, les majestueuses Pyrénées, ainsi que l’amabilité admirable des personnes rencontrés. Les conditions météorologiques agréables durant ces cinq jours, caractérisées par un ciel bleu constant et une température clémente, furent également appréciées ; le printemps avant l’heure, dans le ciel comme dans nos cœurs.

Revenons, pour terminer, à Don Rodrigue et Don Fernand :

Mes jeunes années
Courent dans la montagne
Courent dans les sentiers
Pleins d’oiseaux et de fleurs
Et les Pyrénées
Chantent au vent d’Espagne
Chantent la mélodie
Qui berça mon cœur
Chantent les souvenirs
De ma tendre enfance

Quelques Notes :

« Mes Jeunes Années »

Paroles et musique de Charles TRENET et Marc HERRAND.
Arrangements vocaux de Marc HERRAND.
Titre enregistré le 25 Février 1949 chez COLUMBIA par Les Compagnons de la chanson. 

Le site du Parc National des Pyrénées :
https://pyrenees-parcnational.fr/fr/des-connaissances/le-patrimoine-culturel/memoires-et-cultures

La recette de la Croustade aux pommes : https://www.ariegepyrenees.com/preparer/manger-bon-bien/meilleures-recettes-ariegeoises/la-croustade-aux-pommes/


Commentaires

Une réponse à “Et les Pyrénées, chantent au vent d’Espagne”

  1. Avatar de Une Toulousaine originaire des Pyrénées
    Une Toulousaine originaire des Pyrénées

    Très beau compte rendu d’une première visite des Pyrénées par quelqu’un qui les découvrait…

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