Moment inespéré… Nous en parlions modestement le 11 août 2009… Après quinze années de privation de liberté, la Prix Nobel de la Paix, est arrivée le 13 juin dernier à Genève, point de départ d’une tournée qui, pendant deux semaines, l’aura emmenée en Norvège pour y recevoir enfin son prix (!!!), en Grande-Bretagne, en Irlande et, enfin, en France.
Aung San Suu Kyi s’est entretenue mardi avec le Président François Hollande, avant d’être reçue à l’Hôtel de Ville, où le Maire Bertrand Delanoë lui remit enfin officiellement le diplôme de Citoyenne d’Honneur de la Ville de Paris (prix qui lui avait été décerné… en 2004). Demain jeudi elle sera reçue à l’Assemblée Nationale ainsi qu’au Sénat avant de rencontrer des étudiants à la Sorbonne. Aung San Suu Kyi repartira vendredi.
Je me joins modestement au « tollé international après la condamnation d’Aung San Suu Kyi » (comme l’a écrit Libération).
Un manifestant brandit une photo de la Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi, pour dénoncer sa détention. (Romeo Ranoco / Reuters) (Libération)
Condamnée à 18 mois de résidence surveillée par la junte militaire en place, cela empêchera la leader de l’opposition birmane de se présenter aux prochaines élections de 2010. Quand on se rappelle quel fut l’événement qui provoqua ce nouveau procès (un Américain – John Yettaw – avait réussi bizarrement à nager jusqu’à son domicile, situé au bord d’un lac) il y a fort à parier que cette mascarade ne soit la seule chose que trouva cette junte birmane pour empêcher Aung San Suu Kyi de participer au scrutin parlementaire de 2010…
Précisons que la détentrice du prix Nobel de la paix a déjà été privée de liberté 14 ans (sur les 20 dernières années).
La réaction internationale a pris une telle ampleur (UE, Nations unies par la voix de son secrétaire général Ban Ki-Moon, la Malaisie et l’Asean, le Premier ministre britannique Gordon Brown, les USA avec Hillary Clinton, sans oublier les ONG dont, bien sûr, Amnesty International et la FIDH) que début août, la junte au pouvoir avait ajourné le jugement de l’opposante.
SOS pour Aung San Suu Kyi
Soulignons les actions – dont celle menée à l’initiative de Jane Birkin -, de l’association Info-Birmanie et du collectif SOS Aung San Suu Kyi : plusieurs artistes demandaient la libération sans condition de l’opposante, « seule Prix Nobel de la paix au monde à être incarcérée » (Libération).
Rappelons pour terminer qu’en 1990 à la tête de la Ligue nationale pour la démocratie (Parti démocrate), Aung San Suu Kyi avait remporté plus de 82 % des voix ! La junte militaire au pouvoir n’avait simplement pas accepté cette réalité-là…
– http://janebirkin.net : le site officiel de Jane Birkin qui a écrit une chanson pour Aung San Suu Kyi qui figure dans son dernier album « Enfants d’Hiver »