Catégorie : Mémoire

  • Ô Toulouse

    Ô Toulouse

    Depuis le temps que je rêvais de découvrir le Sud-Ouest et Toulouse en particulier.

    Cet été mon rêve s’exauça.

    Au mois d’août, nous prîmes la direction du Paîs, célébré par le poète.

    L’eau verte du canal du Midi
    Et la brique rouge des Minimes
    Ô mon paîs, ô Toulouse, ô Toulouse

    En route ! Départ avec la batterie à 100 %. Après une charge de 23 minutes (26 kWh / 8,58 €) au Superchargeur de Nîmes, au moment du déjeuner, nous arrivâmes dans la Ville rose sans encombre.

    Nous avions réservé une location en pleine ville. Cela nous permit d’arpenter cette dernière sereinement, sans avoir à utiliser la voiture.

    Une visite tout en images.

    (suite…)
  • Ils étaient vingt et trois

    Qu’elle fut belle, puissante, émouvante, cette cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée MANOUCHIAN.

    Au coeur de cette célébration, une voix s’éleva, par-delà la pluie et le froid du moment.

    Celle d’Arthur TEBOUL, accompagné par le groupe « Feu! Chatterton » qui interprétait la chanson « L’Affiche rouge », poème de Louis Aragon mis en musique par Léo Ferré.

    Le temps semblait suspendu.

    Ce mercredi 21 février 2024 restera dans les mémoires. Quatre-vingts ans après cette funeste journée, qui fut celle de l’assassinat par les nazis de Missak et ses camarades, fusillés le 21 février 1944, à la forteresse du Mont-Valérien. Ils étaient Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’Œuvre Immigrée (FTP-MOI). Vingt-deux hommes et une femme. Cette dernière, Golda Bancic, a été guillotinée en Allemagne au mois de mai.

    Ils étaient vingt et trois :

    (suite…)
  • Flâneries littéraires

    Flâneries littéraires

    Il y a bien longtemps que je n’avais plus fréquenté des salons littéraires. J’ai encore en mémoire celui de Paris, il y a quelques années. Ces salons qui peuvent nous réserver tellement de surprises, de magie…

    Aujourd’hui, j’ai retrouvé celui, que j’avais connu jadis : le Salon du Livre du Var, à Toulon. Intitulé « Fête du Livre du Var ».

    Quel bonheur !…

    Au milieu d’une foule déjà dense, ce matin-là, il fallut faire preuve de grande patience, parfois, pour avancer un peu.

    A peine j’entamais mon premier virage, que je me retrouvais face à un Commandant de police parisien. C’est lui qui, au fil de notre discussion, s’était dévoilé. Pierrick GUILLAUME, tel était son patronyme, m’expliqua sa démarche, ses romans policiers au plus près de la réalité. Un style que j’affectionne depuis quelques temps. Maxime CHATTAM fut l’auteur qui me fit connaître cette spécialité. Je discutais avec Pierrick GUILLAUME un petit moment et lui acheta ses deux ouvrages.

    Quelques mètres plus tard, je reconnus – après voir vérifié son nom sur le petit présentoir devant lui – celui que je n’imaginais pas croiser un jour, dans ma vie. Marek HALTER ! Magie des salons littéraires, vous disais-je. Il n’y avait personne, à part moi. J’en profitais. J’engageais la conversation. Quelle émotion… J’évoquais avec lui son ouvrage « Mémoires d’Abraham » qui m’avait tellement marqué, dans ma jeunesse. Nous discutâmes ainsi quelques minutes (je croyais rêver). Il me présenta son dernier roman, comme étant une suite des « Mémoires d’Abraham », un complément. Je lui achetais ce livre en le remerciant pour l’ensemble des son oeuvre. Puis nous nous quittâmes.

    Au passage, je reconnus Daniel PICOULY, auteur célèbre ayant participé à la Grande Librairie de François BUSNEL. Plus loin, je tombais (sans dommages) sur Franz-Olivier GIESBERT, occupé à deviser avec une personne. Je croisais également Jim FERGUS, dont le roman « Mille Femmes Blanches » m’avait tant passionné. Et Jean-Paul OLLIVIER, vous vous souvenez ? Le Tour de France. Et bien, il était là, lui aussi. Et tant d’autres encore.

    « Bonjour Laurent ! » Je me retourne. Une ancienne collègue perdue de vue depuis longtemps, devenue auteure. Patricia ARECCHI. Ça alors ! Quelle surprise ! Nous devisons un certain temps ; elle évoque les difficultés rencontrées pour la promotion de son livre, trouver des librairies qui accepteraient de l’accueillir pour des séances de dédicaces. Son deuxième roman est en préparation. J’achète son premier.

    Une idée ! Retrouver une auteure que j’avais fortuitement croisée en arrivant – j’avais remarqué son nom, très connu, romancière incontournable de la littérature policière. Une idée de cadeau pour ma petite soeur. Alors chut. Si elle devait passer par là… Mais, notoriété oblige, il m’a fallu faire la queue. De très longues minutes. J’approchais lentement du but. A cet instant, je remarquais une auteure, à la gauche de celle qui m’intéressait, seule. Elle était là, assise, environnée de ses livres. Mais personne ne s’arrêtait. Je pensais à mon premier roman (dont j’espère qu’un jour, quelqu’un puisse le remarquer). Et je m’imaginais à sa place, le jour où ce roman serait publié. Pas connu du public, pas médiatisé. Comment se faire une place, un nom ? Je n’eus pas le temps de compatir davantage, car mon tour venait brutalement d’arriver.

    J’espérais trouver un auteur dont j’avais adoré le dernier livre paru l’année dernière. Je savais qu’il participait à ce salon, l’un des trois jours. Sans être certain de le trouver aujourd’hui. Au hasard des travées, je m’avançais, scrutant soigneusement chaque écriteau placé devant chaque personne. Ô miracle ! Il était là, juste devant moi. Enfin… J’étais là, juste devant lui. Je sortais le livre à dédicacer en lui disant combien il m’avait bouleversé (c’est un euphémisme !). Je le remerciais. Visiblement ému – et moi donc ! – il me remerciait à son tour. La gorge serrée. Échanges de regards. Profonde dédicace. Une très belle rencontre avec Sorj CHALANDON !…

    Le temps passait. Cet énorme chapiteau, dressé sur la Place d’Armes de Toulon, me semblait encore plus vaste que lors de ma précédente visite, il y a quelques années de cela. La foule était plus importante. Avant de quitter ce lieu incroyable, il y avait un auteur, que j’avais également croisé, au fil de mes pérégrinations, et qu’il me fallait retrouver…

    Virage suivant. Eurêka ! Son nom sur le présentoir confirmait mon succès. Ses livres également. Mais… Personne. Sa chaise était vide. Toutefois sa veste était sur le dossier : quelques espoirs étaient permis. Une dame de l’organisation vint vers moi, qui avait sans doute perçu mon désarroi. Elle me rassura : son absence ne devait pas être longue. J’achetais, en attendant, le dernier livre de cet auteur invisible. Peu de temps après il arriva. Je l’appréciais énormément. Auteur de la région, j’avais particulièrement apprécié son passage à une « Grande Librairie », encore présentée par François BUSNEL. Nous avions parlé d’une collègue passionnée de livre, autrice elle-même, qui l’avait invité à l’un des salon du livre qu’elle organisait. Puis nous avons discuté de sa propre trajectoire, de ma profession d’enseignant auprès d’élèves en difficulté. Nous avons évoqué la confiance, l’estime de soi. J’ai ressenti beaucoup d’émotion à ce moment. Nous nous sommes longuement serrés la main. Merci à vous, René FRÉGNI.

    Bravo et merci au Département du Var pour cette magnifique manifestation. Merci et bravo aux auteures et auteurs, à la notoriété grande ou petite, qui durant trois jours seront présents, courageusement, stoïquement, se rendant disponibles pour tout un chacun ; merci de faire vivre cette littérature si nécessaire à notre société, à notre monde. La plus belle création de l’Homme, selon Salman RUSHDIE…

    Quel bonheur d’avoir pu me rendre, cette année, à cette belle Fête du Livre du Var.

    Un peu parti, un peu naze,

    Je sors de cette fête toulonnaise,

    Histoire de reprendre un peu le cours de ma vie.


    • Bibliographie toulonnaise :

    Pierrick GUILLAUME, « Jike Cooper, Police Judiciaire », Mareuil Editions, 2020
    ISBN 978-2-372-54184-8

    Pierrick GUILLAUME, « Racines », Mareuil Editions, 2022 –
    ISBN 978-2-3725-4-2463

    Marek HALTER, « La Juive de Shangaï », XO Editions, 2022
    ISBN 978-2-37448-403-7

    Patricia ARECCHI, « La Liste de l’Ange Gabriel », Editions Les Presses Du Midi, 2022
    ISBN, 978-2-8127-1345-3

    Sorj CHALANDON, « Enfant de Salaud », Editions Grasset, 2021
    ISBN 978-2-246-82815-0

    René FRÉGNI, « Minuit Dans La Ville Des Songes », Editions Gallimard, 2022
    ISBN 978-2-07-296720-7

    • Site de la Fête du Livre du Var :

    https://www.fetedulivreduvar.fr/accueil

  • Enivrez-Vous

    Enivrez-Vous

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c’est l’unique question.

    Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi ?

    De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

    Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront :

    « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse !

    De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »

    Charles Baudelaire


    Enivrez-Vous est un poème de Charles Baudelaire, publié le 7 février 1864 dans Le Figaro n°937 puis repris dans le recueil posthume Le Spleen de Paris, également connu sous le titre Petits poèmes en prose.

    Sans oublier la magnifique interprétation due à Serge REGGIANI :

  • Silence, on tue !

    Silence, on tue !

    Mardi 24 mai 2022. 

    Dix-neuf enfants âgés de 7 à 10 ans ainsi que leurs deux institutrices ont trouvé la mort, dans l’école primaire Robb de la ville d’Uvalde, située dans le sud du Texas, aux Etats-Unis.

    Il s’agirait de la deuxième fusillade la plus meurtrière qui a pris pour cible un établissement scolaire, dans ce pays.

    Après cette effroyable tragédie, le président Joe Biden a promis « d’affronter le lobby des armes ».

    Quel est ce lobby ?

    Il s’agit de la N. R. A. (National Rifle Association of America). Cette association à but non lucratif, créée en 1871, pratique depuis quelques années un lobbying politique à tel point qu’elle s’oppose avec force à toute tentative de législation des armes à feu en général.

    « La NRA est largement reconnue comme une force politique majeure et comme le principal défenseur américain des droits du deuxième amendement (…) »

    Voici un extrait présent sur le site de la NRA, dans la rubrique « A propos » :

    (Source : https://home.nra.org/about-the-nra/)

    En 1990, la NRA a pris une décision radicale pour s’assurer que le soutien financier pour les activités liées aux armes à feu serait disponible maintenant et pour les générations futures. La création de la Fondation NRA, une organisation exonérée d’impôt, a permis de collecter des millions de dollars pour financer la sécurité des armes à feu et des projets éducatifs au profit du grand public. Les contributions à la Fondation sont déductibles d’impôt et profitent à une variété de circonscriptions américaines, y compris les jeunes, les femmes, les chasseurs, les tireurs de compétition, les collectionneurs d’armes à feu, les agents des forces de l’ordre et les personnes handicapées physiques. Bien que largement reconnue aujourd’hui comme une force politique majeure et comme le principal défenseur américain des droits du deuxième amendement, la NRA est, depuis sa création, la première organisation d’éducation sur les armes à feu au monde. Mais nos succès ne seraient pas possibles sans les efforts inlassables et les innombrables heures de service que nos près de cinq millions de membres ont consacrés pour défendre les droits du deuxième amendement et soutenir les programmes de la NRA. Comme l’a dit l’ancien porte-parole de Clinton, George Stephanopoulos, « Permettez-moi de faire un petit vote pour la NRA. Ce sont de bons citoyens. Ils appellent leurs membres du Congrès. Ils écrivent. Ils votent. Ils contribuent. Et ils obtiennent ce qu’ils veulent au fil du temps. »

    En réalité, en Amérique, chaque état possède ses propres lois en matière de détention, port et utilisation d’arme. Certains états ne reconnaissent pas les permis d’autres états. Bref, il est difficile de se faire rapidement une idée générale dans ce domaine. Une réglementation est toutefois de mise : nulle détention d’arme sans permis délivré par le shérif ou la police, en Californie et à New-York. Il y a également un âge minimum (souvent 21 ans).

    Le tueur d’Uvalde avait 18 ans.

    Derrière le comptoir, les fusils sont alignés. Ils coûtent entre 250 et 800 euros.

    Dans un article du Monde daté du 25 mai 2022, on apprend que « les travaux menés sur le sujet outre-Atlantique sont clairs : plus le nombre d’armes à feu en circulation est élevé, plus les violences commises par arme à feu augmentent. Les Etats ayant une proportion importante de leur population détentrice d’armes à feu connaissent des taux d’homicides supérieurs de 114 % à ceux ayant une population moins armée ».

    (suite…)
  • Capitale de Noël

    Capitale de Noël

    Bonne et heureuse année à toutes celles et ceux qui passent par ici.

    L’an deux-mille-vingt-deux est arrivé.

    En attendant de savoir ce que va nous réserver ce nouveau cru, voici un petit souvenir des derniers instants du précédent.

    Parce que quelques images valent mieux qu’un long discours, embarquons-nous dans cette rêverie d’un soir d’hiver, en direct de la capitale de Noël.

    Prenez-bien soin de vous.

    En préambule, de passage en Alsace, offrez-vous un petit détour dont vous vous souviendrez : au restaurant LE MARRONNIER, 18 route de Saverne, à Stutzheim (67370). Nous y avons découvert sans doute les meilleures tartes flambées et leur carte, composée de plats traditionnels alsaciens, y est extraordinaire.
    Nous approchions. Au loin se dressait majestueusement la flèche de la vénérable cathédrale de Strasbourg.
    Les rues de Strasbourg étaient magnifiquement décorées ! De si belles lumières…
    Gardons le cap.
    D’autres décorations, toutes plus impressionnantes les unes que les autres.
    Et tout à coup, au détour d’une rue…
    Elle était là…
    La cathédrale Notre-Dame, dans toute sa majesté.
    Notre cheminement se poursuivait lorsque nous aperçûmes le restaurant « Chez Yvonne », fréquenté régulièrement par des politiques et des stars du monde entier.
    Une dernière halte en noir et blanc dans la nuit strasbourgeoise, chez l’Alchimiste…
    Une délicieuse ambiance. De si bonnes mixtures. Mystérieuses.
    Sur le chemin du retour, traversant un pont, les ultimes lumières d’un si beau soir…
  • Un certain 17 septembre 1981

    Un certain 17 septembre 1981

    Le 17 septembre 1981, Robert Badinter plaidait pour l’abolition de la peine de mort ; abolition qui sera votée le 18 septembre 1981.

    Il y a quarante ans, donc, ce jour de septembre 1981, le Garde des Sceaux d’alors, que l’on ne présente plus, Robert Badinter, a prononcé ces mots :

    « Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j’ai l’honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France« .

    Le jour suivant, le 18 septembre, l’Assemblée nationale a voté officiellement l’abolition de la peine de mort dans notre pays.

    C’était le combat de cet avocat, Robert Badinter, qui défendait ses idées à ce sujet depuis les années 1970. La Gauche, arrivée au pouvoir le 10 mai 1981, portait dans son programme l’abolition de la peine de mort. Nommé Garde des Sceaux, Robert Badinter s’attellera à faire inscrire cette abolition dans la Loi.

    Les débats durèrent trois semaines, à l’Assemblée. Il fallut attendre le 9 octobre 1981 pour que la loi soit promulguée.

    C’était il y a (déjà) quarante ans…

  • Les moines de Tibhirine

    Les moines de Tibhirine

    Souvenons-nous. Il y a 25 ans, les moines de Tibhirine étaient assassinés.

    « Le 21 mai 1996, sept moines trappistes étaient assassinés en Algérie. Leur mort a soulevé l’émotion de la communauté internationale. Le testament spirituel de frère Christian de Chergé résonne aujourd’hui comme l’un des grands textes du XXème siècle. Cette petite communauté de l’Atlas vivant en proximité avec ses voisins algériens est allée jusqu’au bout de l’amitié et de la fidélité à une vie monastique plantée en terre d’Islam. Ce qui a fait vivre cette communauté continue d’inspirer bien des hommes et des femmes aujourd’hui, de tous horizons, aspirant à vivre cette fraternité qu’ils ont signée de leurs vies ». (Texte tiré du site : https://www.moines-tibhirine.org/)


    – Frère Christophe, le travailleur priant
    – Frère Paul, se donner dans le détail des journées
    – Frère Célestin, le choix de la constance
    – Frère Bruno, l’ouverture à l’Inattendu
    – Frère Michel, la fidélité aux Ecritures
    – Frère Luc, l’art de la rencontre
    – Frère Christian, de naissance en naissance


    Quelques livres :

    – « Luc, mon Frère », LONSDALE Michael, Edition Philippe REY, 2018, 176 p.- « Secret des hommes, secret des dieux » – L’aventure humaine et spirituelle du film « Des hommes et des dieux », QUINSON Henry, Presse de la Renaissance, 2011, 296 p.- « Christian de Chergé, moine de Tibhirine », HENNING Christophe, Médiaspaul Paris, 2014, 126 p.

    Un film :

    « Des Hommes et des Dieux »
    Film du réalisateur Xavier BEAUVOIS,
    Prix du jury à Cannes 2010 et César du Meilleur Film 2011Février 2011, Paris, durée 122 mn.
    Existe en DVD et Blu-Ray.

    Un site :

    https://www.moines-tibhirine.org/

    Un article de 2013 :

    https://www.laurentkarouby.com/ils-etaient-sept-moines/
  • Un joli conte de Thanksgiving

    Un joli conte de Thanksgiving

    Chaque dernier jeudi du mois novembre, dans la plupart des foyers américains, est célébrée la fête de Thanksgiving. Au menu, ce soir-là : l’incontournable dinde, rôtie et farcie, accompagnée de patates douces, ou de purée de pommes de terre, sans oublier la sauce canneberge, ni une énorme mystification.

    Depuis fort, fort longtemps, il est, en effet, enseigné dans les écoles des USA, l’histoire fondatrice de la tradition qui sera perpétuée jusqu’à nos jours : 

    En 1621, après avoir manqué de mourir de faim, les pèlerins du Mayflower furent recueillis par des Indiens qui vivaient là. Ces derniers leur transmirent leurs connaissances dans des domaines tels que la chasse, l’agronomie, la pêche, etc. Au point que les pèlerins produisirent ensuite une magnifique récolte.

    Pour remercier les Indiens, le gouverneur de la baie du Massachusetts, William Bradford, organisa une fête en leur honneur. 

    Mais la réalité historique diffère légèrement de cette belle histoire.

    Je me souvenais avoir lu, dans l’un des premiers numéros de la formidable revue « America », un article éclairant sur cette forme de mystification qui est toujours pratiquée aujourd’hui et – effectivement – toujours enseignée aux petits américains dans les écoles. 

    Je repris donc toute ma collection de revues « America » et, m’armant de patience, je feuilletais chaque numéro, en parcourant les différents textes, tous plus passionnants les uns que les autres. Ce fut dans le numéro 4 qu’enfin je touchais au but. Il s’agissait, en fait, d’un récit de l’écrivain américain Benjamin Whitmer, intitulé « L’Histoire Interdite », que j’eus un immense plaisir à retrouver. 

    Voici, ci-dessous, en guise d’illustration de mes propos, quelques lignes tirées de cet article qui compte une bonne quinzaine de pages passionnantes qui méritent d’être lues afin d’appréhender à sa juste valeur cette Amérique qui a un « long passé d’usurpation de l’identité de ses victimes pour en créer de nouvelles »… 

    « En mai 1637, un marchand local fut tué. Or, personne ne savait qui l’avait tué. Les pèlerins nourrissaient quelques griefs à l’égard de la tribu des Pequots et décidèrent que c’étaient eux les responsables. Alors ils lancèrent une attaque contre leur principal village, près de la Mystic River. Sous le commandement du capitaine John Mason, ils encerclèrent le village l’incendièrent et abattirent quiconque tentait de s’en échapper. 

    Cinq personnes avaient survécu. Les pèlerins passèrent l’année suivante à les traquer, eux et tout autre Indien Pequot qui aurait pu se trouver hors du village lors de l’attaque. (…) Ensuite, les pèlerins se mirent en devoir d’éradiquer intégralement la tribu des Pequots. Ils déclarèrent que tout Indien réputé appartenir à cette tribu, serait exécuté sur-le-champ. (…)

    L’extermination des Pequots : voilà ce qui mena à la première célébration de Thanksgiving américain. Le lendemain du Mystic Massacre, le gouverneur William Bradford décréta une « journée d’actions de grâce dans toutes nos églises, pour célébrer notre victoire sur les Pequots ».

    C’est cela, et non la fête de 1621, qui constitua la première proclamation de Thanksgiving en Amérique. » (1)

    Qui, ce soir, en Amérique, aura une petite pensée pour le massacre de Mystic River, en reprenant de la dinde rôtie et farcie, avec sa purée de pommes de terre et sa sauce canneberge ?

    Note :

    (1) Revue America, numéro 4, p. 89, hiver 2018 (america-mag.com)

  • Connaissez-vous la rue du 22 novembre, à Strasbourg ?

    Connaissez-vous la rue du 22 novembre, à Strasbourg ?

    Combien de plaques, indiquant des noms de rues avec des dates, croisons-nous dans nos villes ? Il en est une qui ne quittera jamais ma mémoire. Celle qui se trouve à Strasbourg, ville si chère à mon cœur. Je veux parler de la « rue du 22 novembre ».

    Celle-ci célèbre la Libération de Strasbourg, en 1918, réalisée par la Quatrième Armée française menée par le général Henri Gouraud. Les troupes arrivèrent par cette rue, appelée à l’époque Neue Strasse « rue Neuve ». Les fenêtres de toutes les maisons étaient décorées de drapeaux tricolores. Une liesse indescriptible avait gagné la population. Rendez-vous compte : depuis près d’un demi-siècle, quarante-huit ans précisément, l’Alsace fut allemande. Capitale du Reichsland Elsass-Lothringen (Alsace-Lorraine). (1)

    Poincaré et Clémenceau avaient été accueillis en Alsace et en Lorraine début décembre pour préparer le retour de ces terres à la France – retour qui fut acté dans le traité de Versailles. L’Alsace et la Lorraine redevinrent françaises, tout en conservant un régime juridique particulier (que l’on appelle le Droit Local) et ce territoire fut partagé en trois départements : la Moselle, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. 

    En 1919, la Rue Neuve fut rebaptisée « Rue du 22 novembre », en mémoire de ce haut fait. 

    Il s’en fallut de très peu pour qu’en 1944, cette fois, la ville de Strasbourg ne fût libérée à nouveau un 22 novembre. Cette libération a eu lieu le 23 novembre 1944. En voici un petit rappel :

    Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944, près de six mois après le Débarquement des Alliés en Normandie, la Deuxième Division Blindée, commandée par le général Philippe Leclerc, pénétra dans la ville. En premier lieu, le Sixième Corps d’armée Américain fût chargé de cette opération. Mais il n’était pas prêt à ce moment. Le général Leclerc reçut donc l’ordre d’aller libérer Strasbourg. 

    C’est ainsi qu’à 7 h 00, le 23 novembre 1944, la 2DB de Leclerc se mit en marche vers Strasbourg, en cinq colonnes. Des Maquisards alsaciens servaient de guides. Rencontrant différentes poches de résistance, les hommes de la 2DB purent compter sur la connaissance parfaite du terrain des FFI alsaciens qui les sortirent des difficultés et permirent aux libérateurs de faire leur entrée dans Strasbourg. (2) Une partie de la 2DB poursuivit jusqu’au Pont de Kehl, tandis que les autres colonnes fondirent sur la ville.

    Notre rue du 22 novembre s’appelait à cette époque — depuis 1940 précisément — « Strasse des 19. Juni », rue du 19 juin (en référence à l’arrivée des troupes allemandes dans Strasbourg).

    À Strasbourg, personne ne semblait s’y attendre. Ni les Français, ni les Allemands. Les chars dévalèrent les rues, tandis que certains de ces derniers parvinrent à s’enfuir en Allemagne (profitant de la frontière relativement proche). 

    Un Allemand se promenait à cheval, dans les rues de Strasbourg, comme chaque matin depuis si longtemps. Il appréciait le calme de ce moment de la journée, lorsque tout paraissait encore endormi, apaisé. Instant bucolique. Tout à coup, il se retrouva, en un clin d’œil, entouré de cinq chars Sherman assourdissants. Le cavalier eut du mal à maîtriser sa monture, effrayée par ce vacarme soudain. L’Allemand mit finalement, non sans mal, pied à terre. Autant subjugué que son animal, il sera arrêté sur le champ. Les hommes de la 2DB venaient de capturer rien de moins que le chef d’état-major du général Vaterrodt, commandant la place de Strasbourg !

    Le drapeau de la France flottera sur la Cathédrale de Strasbourg à 14 h 20. « Le 23 novembre 1944 à 14 h 20, Emilienne Lorentz, tient, avec son mari, une boucherie place Saint-Etienne. Elle coud à la demande des soldats, un drapeau dans un morceau de drap blanc partiellement teint en bleu de méthylène et y ajoute un bout de l’étendard nazi rouge. Ce drapeau improvisé est ensuite hissé au sommet de la cathédrale par Maurice Lebrun, pilote de char du 1er Régiment de Marche des Spahis Marocains. Le général Leclerc et ses hommes de la 2e DB venaient de réaliser le serment qu’ils avaient prêté à Koufra, en mars 1941. » (3) Pour mémoire, le serment prononcé après la bataille de Koufra du 2 mars 1941 disait : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». Tel fut le serment que prêta le colonel Leclerc avec ses hommes et qui restera dans la postérité comme étant le « serment de Koufra ».

    Mais la tranquillité ne revint pas pour autant, dans les rues et les environs. Des milliers d’Allemands capturés plus tard, l’ancien maire Charles Frey reprit ses fonctions le 27 novembre et le général de Gaulle avait nommé Charles Blondel commissaire de la République ainsi que Gaston Haellig, préfet. 

    Mais ce ne fut qu’en janvier 1945 que la ville retrouva un certain calme, qui sera parfois troublé par des tirs d’artillerie qui se prolongeront jusqu’en mai 1945…

    Revenons un instant en 1910. La rue du 22 novembre telle que nous la connaissons n’existait pas encore. Car de nombreuses maisons alsaciennes, en tous points semblables à celles que l’on peut admirer de nos jours dans le charmant quartier de la Petite France, se trouvaient à cet endroit. En 1910, donc, fut réalisée une « grande percée », faisant peu cas des demeures pittoresques, qui furent détruites, pour des motifs liés à la sécurité et à la propreté, avait-on dit, en ce temps-là. Les habitants furent relogés dans un quartier différent.


    C’est ainsi qu’une petite plaque indiquant la dénomination d’une rue peut nous projeter dans les courants d’une Histoire qui démontre combien l’Alsace a été ballottée au gré des soubresauts internationaux. Devenue aujourd’hui capitale de l’Europe, elle a su traverser les époques, parfois théâtre de drames terribles, parfois exprimant une joie à nulle autre pareille. Et l’on comprend, avec un tel passé, combien personne ne peut tenter de gommer la dimension réelle de cette région, comme ce fut le cas avec la création malheureuse du vocable « Grand Est », sans grand relief, aseptisé, d’où le nom « Alsace » n’apparaissait même plus. 

    Des voix s’étaient alors élevées. Des crêpes noirs surgirent sur de nombreux panneaux de villes et villages alsaciens. Des autocollants « Alsace » furent apposés en masse sur l’emplacement « Grand Est » des plaques d’immatriculation (il n’y a pas de petite révolte) ;o). Et l’on put compter sur l’opiniâtreté des Alsaciens qui obtinrent qu’en 2021 soit créée la Collectivité européenne d’Alsace, qui restera néanmoins dans la région Grand Est. 

    Mais ceci sera une autre histoire. Une histoire nouvelle pour notre belle Alsace qui poursuit sa route vers une destinée inédite, et dont les racines plongent en l’an 740. A cette époque, le terme en langue romane « Alisatia » désignait un duché mérovingien éphémère – situé dans le nord de l’Alsace actuelle – qui, bien que dissous par Charles Martel, était déjà devenu une principauté puissante. Déjà… 


    Prenez bien soin de vous, amies lectrices et amis lecteurs.

    Notes :

    (1) Strasbourg Magazine numéro 197. 

    (2) « La Lettre de la Fondation de la Résistance » n° 85, juin 2016, p. IV. Téléchargement.

    (3) Site des Musées de Strasbourg (consulté le 22 novembre 2020).

  • Mes premières années

    Mes premières années

    Il y a exactement trente-sept ans, aujourd’hui 20 octobre 2020, par un petit matin endormi, les ténèbres de la nuit persistaient encore, semblant retenir encore les premières lueurs du jour à venir, je poussais la lourde porte de cet imposant édifice que l’on appelait jadis « Ecole Normale d’Instituteurs ».

    Cet accès à l’Ecole Normale représentait alors une immense victoire après tant d’épreuves et de doutes. Juste avant l’été précédent, le Baccalauréat en poche, je me souviens très bien avoir recherché dans l’annuaire (nous étions alors très loin d’internet et de Google) et je trouvais l’adresse de l’Inspection Académique de Strasbourg (j’ai en effet d’abord vécu en Alsace, où je suis né : à Strasbourg, pour être précis – voilà la raison de cette image d’en-tête – avant de gagner le sud, où je me trouve actuellement, bien des années plus tard). J’avais téléphoné à cette Inspection Académique et l’on m’avait expliqué toute la marche à suivre pour entrer dans la grande famille de l’Education Nationale (comme cela m’avait été dit). Première pierre : le dossier d’inscription qui me parvint quelques jours plus tard, que je remplis avec entrain, y joignant, entre autres, les justificatifs relatifs à mon Baccalauréat, diplôme demandé à l’époque pour ce concours.

    Durant le mois de septembre, avaient eu lieu les épreuves du concours d’entrée à l’Education Nationale. J’avais reçu ma convocation pour la première d’entre-elles qui allait se dérouler à l’Université de Strasbourg. J’avais déjà raconté cet événement, il y a huit ans, dans cet article : https://www.laurentkarouby.net/2012/10/20/encore-un-anniversaire/.

    Lorsque j’arrivais à cette Ecole Normale d’Instituteurs de Sélestat, après en avoir poussé la porte, donc, je me retrouvais dans la pénombre d’un long couloir peu éclairé, qui se dressait devant moi. Je le revois parfaitement. A droite, formant comme une bordure, de petites tables où l’on pouvait s’inscrire, au fur et à mesure de notre progression. Il y avait là, la MAIF, la CAMIF, la MGEN, etc. La grande famille de l’Education Nationale en quelques tables.

    C’est que l’événement était à la hauteur de mes espérances : je n’avais alors pas encore vingt ans, et j’allais toucher mes premières payes ! En ma toute nouvelle qualité d’élève-instituteur. J’entrais alors de plain-pied, mais mes jeunes années ne me permettaient pas d’en avoir pleinement conscience, dans ma vie professionnelle.

    Cette carrière que j’allais consacrer intégralement à l’enfance en difficulté, après un passage très marquant dans l’Etablissement Oberlin, à Schirmeck – La Broque, dans la charmante vallée de la Bruche : mon tout premier poste, obtenu après les trois ans passés à l’Ecole Normale. Les enfants y étaient placés par décision de Justice. Ce fut dur. Très difficile (d’autant qu’en trois ans de formation, je ne me souvenais pas avoir entendu parler de ce type d’établissement). Oui, ce fut dur et difficile, mais tellement passionnant et enrichissant ! L’équipe de cet Etablissement Oberlin était formidable. Je me sentais soutenu comme jamais. Et j’avais obtenu une certitude : j’avais enfin trouvé ce que je voulais faire, dans ce métier ! C’était comme une évidence.

    Lors de ma deuxième année à Oberlin (j’étais alors loin de pouvoir être titulaire avec mes deux petites années d’enseignement : je ne faisais que des remplacements), les collègues me permirent de voir un Inspecteur spécialisé, monsieur Gillig, dont l’établissement Oberlin dépendait. Ils lui avaient préalablement parlé de moi, allais-je apprendre plus tard. Car il était si rare de vouloir persister dans cette voie spécialisée. L’Inspecteur me proposa un entretien, quelques jours après, dans son bureau, à Strasbourg.

    C’est ainsi que, le moment venu, durant près de trois heures, j’exposais ma (toute) petite expérience, plus passionné que jamais. A l’issue de notre entretien, l’Inspecteur m’annonça qu’il m’inscrivait au stage de formation, pour devenir instituteur spécialisé, qui se déroulerait durant toute l’année suivante à Strasbourg, au Centre Régional de Formation des Maîtres de l’Adaptation et Intégration Scolaires (CRFMAIS, en version courte).

    L’année suivante, donc, ma troisième, j’allais vivre un enseignement de premier plan. L’Ecole Normale n’était pas loin. Et ça n’avait rien à voir. Petite parenthèse en lien avec cette formation : l’Inspecteur m’avait précisé qu’on y avait accès normalement après cinq ans d’exercice. J’étais heureux d’avoir pu y participer avant. Nous avions des professeurs passionnants, et des intervenants de même dimension : des psychologues, des psychiatres, des pédopsychiatres et autres spécialistes plus intéressants les uns que les autres. Ce fut réellement une formation extraordinaire. Durant l’année, nous avions même pu partir à Tignes l’hiver pour faire du ski, et au Lac d’Annecy au printemps, pour faire de la spéléologie et d’autres choses. La fin de l’année de profilait. Et, dois-je préciser : j’avais été surpris par les examens terminaux. Jugez plutôt. Deux dissertations : une au sujet de l’enfance en difficulté, en général, l’autre en rapport avec notre spécialité (j’avais choisi l’option E : l’Aide à dominante pédagogique, dans les écoles. D’autres avaient préféré l’option F, en vue de travailler en SEGPA (Sections d’enseignement général et professionnel adapté), dans les collèges). Ces deux dissertations passées, nous avions subi deux ou trois oraux (sujets tirés au sort). Puis nous terminions avec une soutenance de mémoire, que j’avais constitué tout au long de l’année auprès d’une élève, dans une école que je retrouverais plus tard, dans ma carrière. Visiblement la sélection fut sévère, car près d’un tiers de l’effectif allait échouer.

    L’année suivante, ma quatrième, fort de mon examen théorique, j’avais été nommé dans une classe d’adaptation, poste qui était vacant, dans une école élémentaire. Mon inspection de titularisation (l’examen pratique) allait arriver rapidement. Ce jour-là, j’avais une petite dizaine d’élèves et le jury devait être au moins aussi nombreux. Il était présidé par l’Inspecteur spécialisé grâce auquel j’avais pu accéder à la formation. A ses côtés se trouvait l’Inspecteur de la circonscription dans laquelle je me trouvais. Les autres personnes étaient des enseignants spécialisés. Ma séance s’était déroulée plus ou moins bien, comme toujours en pareille circonstance. Arriva le moment où l’on me demanda de sortir. J’errais alors dans le couloir. Le jury délibérait. Cela n’avait pas duré bien longtemps. Car la porte s’ouvrit soudain, puis je vis sortir l’Inspecteur spécialisé que me dit ces mots qui résonnent toujours à mes oreilles : « Bienvenue dans la grande famille de l’AIS ». Il me serra longuement la main, souriant. J’étais ému. Tous les autres membres du jury firent pareil. Je n’allais jamais oublier cette journée très spéciale. J’avais alors obtenu le diplôme professionnel intitulé CAAPSAIS (Certificat d’aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d’adaptation et d’intégration scolaires).

    Je voudrais rendre ici hommage à l’inspecteur spécialisé grâce auquel j’ai pu entrer dans l’enseignement spécialisé : monsieur Jean-Marie GILLIG ; ainsi qu’à l’Inspecteur de circonscription qui m’avait si bien accueilli et si magnifiquement accompagné durant mes premières années : monsieur Jean KRIEGER.

    Je ne les remercierai jamais assez pour leur confiance et leurs conseils.

    Je ne les oublierai jamais…


    Ah, mes premières années !

    C’était il y a quelques temps.

    C’était hier.

  • Sainte-Sophie

    Sainte-Sophie

    Il me revient à l’esprit un cours d’histoire, datant de mes années au collège – ce devait être en 5ème, si mes souvenirs sont bons.

    Ce cours est resté gravé dans ma mémoire, grâce au professeur, dont je ne me souviens plus du nom, malheureusement. Il était de ceux qui parvenaient à nous passionner par son érudition, par la clarté de ses propos et la richesse des explications qu’il nous apportait.

    Ce jour-là, il nous avait parlé de l’empereur Justinien, plus grand empereur de l’Empire byzantin. Il nous avait narré son histoire qui nous avait fait tant rêver, les yeux fixés sur ces grandes cartes murales d’alors.

    L’un des points qui furent développés par notre professeur concernait la basilique Sainte-Sophie, située à Constantinople. Car après sa destruction, à la suite d’émeutes, elle fut reconstruite par notre empereur Justinien, qui posa, d’ailleurs, en personne, la première pierre. 

    Cela se passait en 532. Il y a 1488 ans de cela. Observons de plus près la trajectoire incroyable de cet édifice si particulier.

    Au cours de son existence, cette basilique ne souffrit pas uniquement de la folie des hommes, elle dut affronter des incendies, puis également – et surtout – plusieurs séismes, souvent meurtriers. L’un d’eux détruisit totalement le dôme central. Mais l’église fut reconstruite à chaque fois. 

    Elle fut le siège du patriarche orthodoxe de Constantinople.

    Plus tard, lors des croisades, l’église fut pillée par les croisés. Elle devint le siège du patriarche latin de Constantinople. 

    Quelques séismes plus tard, les Byzantins reprirent la ville. Nous étions en 1261.

    Lors de la conquête de Constantinople par les Ottomans, Sainte-Sophie fut transformée en mosquée, en 1453. Mais elle ne fut pas pillée.

    Régulièrement, il y eut des restaurations. 

    Lors de l’instauration de la république de Turquie, en 1918, Mustafa Kemal Atatürk poursuivit la restauration de l’édifice et, en 1934, il décida de désaffecter le lieu de culte pour « l’offrir à l’humanité ». Sainte-Sophie devint un musée.

    Image libre de droits

    On a dénombré pas moins de seize séismes, entre 553 et 1999.   

    Ainsi, au fil de son Histoire, Sainte-Sophie fut basilique chrétienne, mosquée, puis musée. La folie des hommes ? Parlons-en.

    En 2012, un parti islamo-conservateur insista pour que le musée redevienne mosquée. En 2013 l’idée progressa au sein du gouvernement de la même couleur politique dirigé par Recep Tayyip Erdogan. De nombreuses voix s’élevèrent alors dans le monde, pour tenter d’empêcher cet acte assimilé à « un geste de provocation et de division ». 

    Las ! Le 10 juillet 2020, le pas a été franchi : Sainte-Sophie de Constantinople, jadis basilique chrétienne, actuel musée et site du patrimoine mondial de l’UNESCO, avant tout symbole de laïcité, deviendra mosquée. Confisquée à l’humanité.

    Geste de provocation et de division. 

    J’aurais aimé évoquer cet acte avec mon professeur de 5ème.

    Mustafa Kemal Atatürk, quant à lui, a dû – une nouvelle fois, sans doute – se retourner dans sa tombe.

    Intérieur de Sainte-Sophie – Image libre de droits
  • Quand nous chanterons le temps des cerises

    Quand nous chanterons le temps des cerises

    C’était hier le premier jour du printemps. Dans notre époque curieuse, essayons d’apercevoir cette lumière nouvelle, d’entendre le retour des oiseaux, de sentir les doux parfums de cette nature qui renaît. 

    Car oui, quelle drôle d’époque. Le confinement est une situation nouvelle, inconnue. Qui aurait pu imaginer pareille situation même dans ses rêves les plus fous ?

    Il est difficile de sortir, alors plongeons dans nos souvenirs du monde d’avant : le printemps, c’est aussi le temps des cerises. Cette immortelle chanson de Jean-Baptiste Clément, qu’il dédicaça à une infirmière inconnue, disparue dans la sanglante Commune de Paris. En voici les premiers vers :

    « Quand nous chanterons le temps des cerises
    Et gai rossignol et merle moqueur
    Seront tous en fête
    Les belles auront la folie en tête
    Et les amoureux du soleil au cœur
    Quand nous chanterons le temps des cerises
    Sifflera bien mieux le merle moqueur »

    Michel Fugain en a fait une chanson, qu’il nous a rappelée lors de son spectacle, donné très récemment à la Chaudronnerie, à La Ciotat.

    La forme de ce spectacle fut bien particulière : une « Causerie musicale ». Voici comment l’artiste lui-même avait imaginé cela :

    « 1000 fois j’ai entendu : Vous faites d’abord la musique ou les paroles ? Qu’est-ce qui vous a inspiré cette chanson ? Comment ça vous vient ?  C’est un métier ou un passe-temps ? Un hobbie ?…  Autant de questions qui prouvent la fascination qu’éprouvent les gens qui aiment les chansons, qu’elles soient populaires, engagées ou plus intimes pour cet « art immédiat » et ses mystères.

    J’ai donc imaginé ces « CAUSERIES MUSICALES » comme des rencontres conviviales, divertissantes et interactives, illustrées par des chansons, des anecdotes et des réflexions plus profondes car les chansons sont aussi et toujours des marqueurs précis d’une époque et d’une société. »

    Quel moment formidable ! Michel Fugain est véritablement un grand artiste. Nous étions si heureux d’avoir assisté à son spectacle, de remonter ainsi à notre enfance, à notre jeunesse…

    C’était il n’y a pas si longtemps, mais il me semble déjà que c’était il y a un siècle.

    Que ce printemps vous soit lumineux, les amis !

  • Vertiges

    Vertiges

    Vous souvenez-vous des sondes Voyager 1 et 2 lancées il y a une quarantaine d’années ?

    Eh bien Voyager 1 devrait croiser l’étoile AC+79 3888, dans la constellation de la Girafe, dans 40.000 ans, tandis que Voyager 2 prendrait le cap de Sirius, la plus brillante des étoiles de notre voûte céleste, qu’elle atteindra dans 296.000 ans. 

    Bon voyage !…

    Liens :

    Futura Science : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exploration-spatiale-sondes-voyager-1-2-fetent-leurs-40-ans-loin-humanite-12685/

  • Joueurs de Blues

    Joueurs de Blues

    Le 13 octobre, au Silo, nous avons eu l’immense joie d’assister au concert de l’immense Michel JONASZ et son Quartet de Jazz ! Aux côtés du Maître : Manu KATCHE à la batterie et aux percussions, Jean-Yves d’ANGELO au piano et Jérôme REGARD à la contrebasse.

    (suite…)