Catégorie : Culture

Et la culture dans tout ça ? Les faits culturels de la ville ou plus largement dans la région ont toute leur place dans ce blog !

  • La quête de la vie-sans-fin…

    Combien de fois ai-je souhaité pouvoir rendre hommage à celui qui, chaque fin de semaine, nous permet de voir plus loin, plus haut, depuis les épaules des géants…

    Sur les épaules de Darwin, sur les épaules des géants. Se tenir sur les épaules des géants et voir plus loin, voir dans l’invisible, à travers l’espace et à travers le temps… Par ces mots commençait l’émission de samedi dernier. Combien de fois, me suis-je laissé captiver par cette voix si particulière qui aborde tant de sujets tous plus passionnants les uns que les autres, avec un simplicité et une poésie admirables. Oui, comment résister ? Mais quel rendez-vous exquis ! Alors quand ce samedi 16 mai, à 11h00, Jean Claude Ameisen – car c’est bien sûr de lui qu’il s’agit – nous a parlé du langage qui a commencé à voyager en silence, à travers l’espace et à travers le temps, puis qui a évoqué la Mésopotamie, le souverain Enmerkar, les caractères cunéiformes, l’immense Jean BOTTERO… Un domaine qui me passionne depuis si longtemps (celles et ceux qui me connaissent le savent bien). Ô temps suspends ton vol…

    Ci-dessous figurent deux liens vers les deux épisodes de cette épopée intitulée « La Quête de la Vie-sans-fin » (du 9 puis du 16 mai). Plus bas vous trouverez une transcription des premiers mots de cette extraordinaire émission.  Et tout à la fin, la bibliographie figurant sur la page de l’émission.   

    La quête de la vie-sans-fin (1), diffusée le 9 mai 2015 :

    ••• https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sur-les-epaules-de-darwin/la-quete-de-la-vie-sans-fin-8832460

    La quête de la vie-sans-fin (2), diffusée le 16 mai 2015 :

    ••• https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sur-les-epaules-de-darwin/la-quete-de-la-vie-sans-fin-2-6981491

    Sur les épaules de Darwin, sur les épaules des géants.
    Se tenir sur les épaules des géants et voir plus loin, voir dans l’invisible, à travers l’espace et à travers le temps.
    Pouvoir s’évader du présent et voyager à travers le temps, plonger notre regard dans le passé, et remonter le temps à contre-courant. Tenter de partager ce qu’il y a pu avoir, à la fois d’unique et d’universel, dans chacun de ceux qui nous ont précédés. S’ouvrir au monde et aux autres, ressentir que nous sommes faits de l’empreinte de ce qui a disparu, de celles et de ceux qui ont disparu, que nous sommes faits d’absences, de la présence de l’absence de ce qui demeure en nous de tout ceux qui nous ont précédés.

    Je veux savoir – dit Borgès – Je veux savoir à qui est mon passé. Je suis tous ceux qui ne sont plus. Je suis dans la soirée, ces gens perdus. Aller à la rencontre de notre passé, tenter de faire ressurgir à la lumière une part de ce qu’ont vécu tous ceux qui ne sont plus, lire et plonger soudain dans des mondes invisibles, voyager immobiles, à travers l’espace et à travers le temps, partir, nous perdre, puis revenir, renaître, plus riches de ce que nous avons vécu. Lire.

    Il fut un temps où tout récit était un chant. Il n’y avait pas d’histoires, pas de poèmes, pas d’épopées, pas d’enseignements, pas de recherches qui ne soient incarnés dans la musique d’une voix, tout langage était oral. Plus tard, quand les images puis les mots ont commencé à s’inscrire dans la pierre, dans l’argile, le papyrus puis le parchemin, les récits n’eurent plus besoin de voix.

    Les récits avaient acquis le pouvoir de traverser le temps en silence et d’attendre qu’un regard les éveille. L’écriture a donné au langage un pouvoir nouveau. Une capacité à persister, à être préservée sous forme de traces, sur un support matériel durable et transportable. Alors, le langage a commencé à voyager en silence, à travers l’espace et à travers le temps.

    L’écriture et la lecture ont permis de voir, d’entendre, de découvrir une autre personne, en l’absence de cette personne qui peut être très loin de nous, ou avoir disparu depuis très longtemps. (…)

    La proximité de la mer, une anthologie de 99 poèmes
    de Jorge Luis Borges
    éditeur : Editions Gallimard
    parution : 2011

    Source : La quête de la vie-sans-fin / France Inter

    JCA

    Merci, Jean Claude AMEISEN…

    Merci France INTER…

  • Side by Side

    Side by Side

    Je viens de ré-écouter sur ma platine disques cette formidable version de « Side by Side » (gravée sur l’un de mes précieux 45 tours d’époque et presque sans craquements, s’il vous plaît !…) interprétée par Ray Charles et Betty Carter (morceau qui faisait partie du disque « Ray Charles and Betty Carter », enregistré en 1960 et qui sortit en août 1961 sous le label « ABC Records ».

    « Side by Side », de Harry M. Woods et Gus Kahn, est la sixième chanson de l’album et dure 2:23. Un 45 tours sortira en 1961 (c’est le nôtre !) qui contiendra, en plus de « Side by Side » : « Hit The Road Jack », « The Danger Zone » et « Together »). Il portera le numéro « ABC 45 90886 » (Label « ABC Paramount »). Deux morceaux par face ! :o) Une petite photo :

    sidebyside

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  • Âzâdi, Liberté…

    Âzâdi, Liberté…

    Une belle idée lecture ! Lorsqu’il y a quelques temps j’ai appris l’existence du livre de Saïdeh Pakravan, je me suis empressé de me le procurer dans ma librairie favorite, « Au poivre d’Ane » (1).

    Azadi

    Publié par les éditions Belfond, j’ai d’abord été étonné par la sobriété de la couverture de ce roman. Presque bi-colore, on y distingue titre et nom de l’auteure ainsi qu’une représentation de la célèbre Tour Âzâdi de Téhéran, colorée de rouge et sur laquelle on distingue les yeux d’une jeune personne…

    Voici ce que nous livre la quatrième de couverture :

    Âzâdi signifie « liberté » en persan. Il y a ceux qui la rêvent et ceux qui en paient le prix.
    Téhéran, juin 2009. Après des élections truquées, une colère sourde s’empare de la jeunesse instruite de Téhéran. Dans la foule des opposants la jeune Raha, étudiante en architecture, rejoint chaque matin ses amis sur la place Azadi pour exprimer sa révolte, malgré la répression féroce qui sévit. Jusqu’au jour où sa vie bascule. Après son arrestation, et une réclusion d’une violence inouïe, ses yeux prendront à jamais la couleur de l’innocence perdue…
    Tout en levant le voile sur une psyché iranienne raffinée et moderne, sans manichéisme et avec un souffle d’une violente beauté, Azadi raconte de façon magistrale le terrible supplice de celle qui cherche, telle une Antigone nouvelle, à obtenir réparation. Et à vivre aussi… là où le sort des femmes n’a aucune importance.

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  • Vie et Destin

    Vie et Destin

    Auteur : Vassili Grossman (1905 -1964)

    Un incontournable livre d’un immense auteur…

    Il s’agit de la deuxième partie d’une grande fresque, d’inspiration tolstoïenne, commencée en 1952 avec « Pour une Juste Cause ». « Vie et Destin » sera achevé en 1962.

    Ce dytique débute avec « Pour une Juste Cause » au cours de l’été 1942 chez les Chapochnikov dans leur maison de Stalingrad. Il se termine, dans « Vie et Destin », avec une dernière réunion de la famille Chapochnikov, en avril 1943, dans un Stalingrad en ruines. (suite…)

  • Il aurait eu 100 ans aujourd’hui

    Il aurait eu 100 ans aujourd’hui

    Il y a cent ans – les célébrations de cet anniversaire furent récemment à la hauteur de ce terrible événement – éclatait celle que l’on allait appeler la Grande Guerre. Dans les premiers jours, environ trois millions cinq cent mille Français furent mobilisés. Parmi eux, un modeste potier de Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, émigré piémontais comme son épouse, qui partira vers cette guerre ; mais avant, il eut le bonheur de vivre la naissance de son enfant, un garçon qui fut prénommé Jean. Son père ne revint que cinq ans plus tard de captivité.

    Jean donna entière satisfaction à ses parents, il se montra même précoce à bien des égards. Au séminaire dominicain de Nice où il entra à l’âge de onze ans, il découvrit le latin et le grec et se révéla très studieux en général ; le séminaire lui offrit une solide éducation. Après son bac, Jean choisit d’entrer dans les Ordres. Noviciat en 1931 à Biarritz, prise d’habit en 1932 au prieuré de Saint-Maximin.

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  • Les Conquérants

    Les Conquérants

    Ce matin chez des amis j’ai entendu, à ma grande surprise, déclamer les premiers vers de cette magnifique poésie, Les Conquérants :

    « Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
    Fatigués de porter leurs misères hautaines,
    De Palos de Moguer, routiers et capitaines
    Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal (…) »

    Non content d’admirer ces vers depuis toujours, j’avais décidé, lors de cette année scolaire qui vient tout juste de s’achever, d’inclure ce poème dans une série de textes – dans le cadre d’un projet de lecture au CM2 – tous en lien avec les voyages et la navigation. Aux côtés de l’Iliade, des Voyages extraordinaires ou de l’opéra Le Vaisseau Fantôme, les élèves découvrirent ainsi « Les Conquérants ».

    J’ajoute que ce petit groupe de CM2 était composé d’élèves connus pour être en grande difficulté en lecture. Bien sûr, il ne s’agissait pas d’aborder ces oeuvres dans leur intégralité, mais d’en étudier, très en détail, un ou plusieurs extraits emblématiques (vocabulaire, situation du passage dans l’oeuvre d’où il est tiré, quelques mots à propos de l’auteur, etc.). Le jour où leur fut présenté le poème Les Conquérants, je fus surpris car l’attention des élèves était particulièrement forte. Pourtant, le vocabulaire tout comme le style poétique ne facilitait pas un accès aisé à cette oeuvre que voici :

    Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
    Fatigués de porter leurs misères hautaines,
    De Palos de Moguer, routiers et capitaines
    Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.

    Ils allaient conquérir le fabuleux métal
    Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
    Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
    Aux bords mystérieux du monde occidental.

    Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
    L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
    Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;

    Où, penchés à l’avant des blanches caravelles,
    Ils regardaient monter en un ciel ignoré
    Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

    Hérédia, José Maria (de), « Les Conquérants », dans « Les Trophées », Paris, Gallimard, 1981 [1893].

    Photo Paul Suteau - Flickr/Polovergnat
    « Les Conquérants » Photo Paul Suteau – Flickr/Polovergnat (Lisbonne, Belem, juillet 2008)

    Oui, quel merveilleux texte. Malgré tout pas si simple, à bien des égards. Son explication – que dis-je ! son exploration – en fut d’autant plus minutieuse.  Mais dès lors, à l’instar d’une terre inconnue qui peu à peu devient familière, les élèves commencèrent à apprécier ces vers. Ils en ont d’abord aimé le rythme : cette poésie rompait avec les textes en prose abordés jusque-là. Et quelle belle histoire !

    « (…) Ils allaient conquérir le fabuleux métal
    Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines, (…) »

    Il y avait aussi cette navigation incertaine : certains pensaient que des gouffres allaient les surprendre à chacune des limites du monde connu. Et quel vocabulaire magnifique !  

    Revenons enfin aux deux derniers vers somptueux de cette oeuvre : 

    « Ils regardaient monter en un ciel ignoré
    Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles ».

    Qu’ajouter ?…

    José Maria de Hérédia naquit le 22 novembre 1842 et mourut le 2 octobre 1905. Homme de lettres d’origine cubaine, né sujet espagnol, il fut naturalisé français en 1893.

    La poésie « Les Conquérants » est tirée du recueil « Les Trophées » (1893) qui fut couronné par l’Académie française où il entra en 1894. Hérédia faisait partie du mouvement parnassien qui apparut dans notre pays au 19e siècle et avait pour but de valoriser l’art poétique par la retenue, l’impersonnalité et le rejet de l’engagement social et politique de l’artiste (Wikipedia).

    Pour les Parnassiens, l’art n’a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la beauté. Dans la mythologie grecque, le Mont Parnasse était, comme Delphes, consacré à la fois à Apollon et aux neuf Muses.


    Lorsque, des semaines plus tard, l’un des élèves me fit la surprise de réciter de tête, en souriant, les deux premières strophes des Conquérants, rapidement accompagné par le choeur des autres camarades du petit groupe, je compris combien cette poésie avait su les marquer. Ils n’avaient alors pas idée de l’intense bonheur qu’ils venaient de me faire vivre…

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    Liens :

    – http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jose-maria-de-heredia

    – http://www.lesvoixdelapoesie.com/poemes/les-conquerants

    – http://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Heredia_-_Les_Trophées_1893.djvu

    – http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70755m

  • Une Abbaye de Provence

    Une Abbaye de Provence

    Ce soir-là, Bernard de Clairvaux flânait dans les allées de l’Abbaye qui portait son nom et dont il était si fier. Il avait soixante-deux ans et ressentait de plus en plus le poids des années. Une douce température flottait dans cette soirée de septembre 1152. 

    (suite…)

  • Arles – De César à Van Gogh

    Arles – De César à Van Gogh

    Malgré un matin intensément pluvieux, nous décidâmes de nous diriger vers cette belle ville d’Arles et plus particulièrement, son centre historique. Le soleil ayant vaincu l’élément liquide, c’est finalement sous une belle lumière que nous nous lançâmes dans cette découverte. (suite…)

  • Pessa’h, le plaisir des choix difficiles

    Pessa’h, le plaisir des choix difficiles

    « Les Egyptiens pressaient le peuple et avaient hâte de le renvoyer du pays, car ils disaient : Nous périrons tous.
    Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules. »

    Exode 12, 33-34

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    La célébration de Pessa’h

    La fête de Pessa’h a lieu au début du printemps, moment où la nature « renaît » après la mort hivernale. Cette année, la Pâque se déroule du mardi 15 au mardi 22 avril 2014. Sur le plateau du Seder (célébré une fois en Israël et deux fois en diaspora), au cours duquel est lue la Hagada – le récit de la sortie d’Egypte – figurent :

    Maror : des herbes amères (souvenir de l’esclavage en Egypte) ;

    Zeroa : l’agneau (on immole l’agneau dont le sang marque les maisons des Israélites pour les protéger de la mort ;

    Trois matzot : le pain azyme ; Karpass (symbole du renouveau et de la régénération) ;

    Légume – tel que céleri, pomme de terre, radis ou encore persil – trempé dans de l’eau salée (qui a le goût des larmes que les Hébreux ont versées en Egypte) ;

    Beitsa : un oeuf dur (symbolise le deuil après la destruction du Temple) ;

    ‘Harosset : mélange doux, composé de pommes, poires, noix hachées et mélangées avec du vin, ou encore de dattes, pommes, noix et vin (rappelle le mortier que les Hébreux utilisaient en Egypte

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    Nous avions, il y a un an, procédé au rapprochement des différentes traditions issues du judaïsme, du catholicisme ou, plus anciennement encore, du zoroastrisme (provenant de l’ancienne Perse), en matière de renouvellement de la nature et la victoire de la Lumière sur les ténèbres. Le parallèle entre la table des Haft Sîn et celle du Seder était par ailleurs étonnant.

    Pessa’h, le « Temps de la Liberté »

    Liberté, Liberté chérie… La « liberté », dans son sens le plus littéral, signifie la suppression de toutes les contraintes que peuvent subir le développement et la libre expression de l’individu. Nous sommes des êtres humains et non pas pas des robots dénués de sensibilité ou de réflexion. Le libre-arbitre crée automatiquement des être humains responsables. La plus belle chose n’est-elle pas, pour tout un chacun, de recevoir la liberté de pouvoir faire ses propres choix, en étant responsable de ses actes ?

    Or, dans quel monde vivons-nous ? (Rythme effréné de nos sociétés, développement fulgurant des progrès technologiques, place de l’ordinateur dans notre vie, des moyens de communication envahissants)… De quoi perdre certains repères. Il peut être important alors d’identifier les valeurs centrales de notre vie. Une introspection peut s’avérer nécessaire ; descendre au plus profond de soi-même afin de s’améliorer, tenter de rechercher ces entraves à la liberté, de développer notre propre système d’existence.

    « La tradition talmudique révèle que seulement 20 % du peuple juif a quitté l’Egypte. Les autres 80 % sont morts et ont été enterrés pendant la plaie de l’obscurité. Pourquoi sont-ils morts ? Parce qu’ils n’étaient pas prêts à faire le choix de la liberté. Quand l’impulsion est venue de partir, ils ont préféré la routine familière de l’esclavage aux défis inconnus du désert. La vie est un choix. Choisir est difficile. La vie est aussi un plaisir. A l’occasion de Pessa’h, prenons l’engagement du plaisir que procurent les choix difficiles, et, quoi que nous fassions, ne nous laissons pas distancer. » (lamed.fr)

    Pâques, la « semaine radieuse »

    Dimanche 20 avril 2014 sera un jour particulier : celui des Pâques catholique, protestante et orthodoxe, et celui, également, de l’antépénultième jour de Pessa’h. D’après les Évangiles, c’est pendant cette fête juive qu’eut lieu la résurrection Jésus ; c’est pourquoi le nom en a été repris pour désigner la fête chrétienne (Wikipedia). Unis dans la diversité…

    En ce jour de dimanche de Pâques, mes pensées vont également vers celles et ceux qui terminent leur jeûne du Carême et qui durant huit jours (tiens, la durée de Pessa’h) – démarche fondée sur l’innocence retrouvée et sur la valeur de l’initiation chrétienne – vivront les solennités de cette « semaine radieuse ». Mort et renaissance, ou quand le renouveau de la nature accompagne le renouveau spirituel.

    oeuf

    A vous toutes et tous : « Pessa’h Cacher Ve Samea’h », ou « bonnes fêtes de Pâques » ! Qu’elles vous apportent bonheur, joie et espérance.

  • Un samedi soir marseillais

    Un samedi soir marseillais

    Belle soirée… Sans que rien n’ait été réellement prévu, la douce température de cette fin d’après-midi engageait à la flânerie. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur ce Vieux Port métamorphosé. Une douce lumière flottait délicatement, quelques enfants qui avaient participé au carnaval de la ville jouaient aux alentours, dans leurs déguisements colorés.

    Plus surprenant encore, cette structure semblable à un plafond recouvert d’un gigantesque miroir, sur toute sa surface. Il s’agit  de L’ombrière, une structure métallique de 6 mètres de haut permettant de faire un peu d’ombre aux passants et aux marchands de poissons, mais surtout de refléter le plan d’eau du Vieux Port grâce à ce plafond-miroir que l’on doit à Norman Foster, l’un des plus célèbres architectes au monde. (suite…)

  • Alfonsina et la mer

    Alfonsina et la mer

    Alfonsina l’artiste

    Alfonsina Storni Martignoni est une poétesse argentine née le en Suisse et décédée le , Playa de La Perla, Mar del Plata. Elle sera aussi comédienne et auteur. A l’âge de vingt-quatre ans, elle publiera son premier recueil (Écrits pour ne pas mourir). (suite…)

  • Un et multiple…

    Un et multiple…

    A bien des égards, certains moments d’une existence sortent pour le moins de l’ordinaire. Ce fut le cas, hier soir, à l’occasion d’un film, sorti il y a une douzaine d’années et projeté dans un cinéma de La Ciotat.

    Rien de follement dépaysant, me direz-vous. Certes. Mais laissez-moi vous préciser certains aspects de cette soirée. D’abord, ce film n’était pas tout seul ; en effet, nous avons eu le plaisir d’accueillir son réalisateur qui n’était autre que René Manzor en personne ! Alors ? On commence à comprendre mon introduction légèrement  dithyrambique ? Et si j’ajoute à cela le fait que cette projection a eu lieu dans le plus ancien cinéma du monde désormais mythique, l’Eden Théâtre, vous saisirez mieux les raisons de mon état particulier. Enfin, il ne s’agissait pas de n’importe quel film : « Dédales ». « L’individu n’est que la somme des personnalités qu’il abrite », précise le sous-titre sur l’affiche. Le thème abordé était d’une grande richesse.

    Après quelques propos introductifs de l’intervenante de l’association « les Lumières de l’Eden » – présidée par monsieur Michel Cornille – qui organisait l’événement, la parole fut donnée au réalisateur qui se présenta et nous parla un peu de son film avant que la projection ne débute.

    Et quel film ! Oh, bien sûr, la plupart des spectateurs qui s’étaient déplacés pour l’occasion (la salle de l’Eden Théâtre était comble !) l’avaient déjà vu à une ou plusieurs occasions, même. Mais malgré cela, car l’histoire était telle, chacun se laissait prendre au jeu. Et l’on se surprenait même à être étonnés au moment du dénouement. Quelle réalisation ! Et ces trois acteurs principaux extraordinaires : Sylvie Testud, Lambert Wilson et Frédéric Diefenthal…

    RM

    Revenons à ce thème particulier ! « L’individu n’est que la somme des personnalités qu’il abrite »… René Manzor, à l’issue de la projection, nous a bien éclairé sur cette problématique des personnes souffrant de personnalités multiples (renommé récemment « trouble dissociatif de l’identité ») « décrit pour la première fois en Amérique du Nord dans les années 1980 » (extrait de l’article Wikipédia ci-après).  Ariane, Thésée, Dédale, Minotaure et d’autres…

    « Nous ne sommes pas des personnalités mais des personnes ! »…

    Nous dépassons-là le stade de la schizophrénie : l’idée de ce film germa dans l’esprit de René Manzor aux Etats-Unis, après que l’un de ses amis médecin lui montra, sur une cassette, une personne présentant plusieurs personnalités différentes. Vingt-sept au total ! « Qu’est-ce qu’une Personnalité Multiple ? C’est plusieurs “moi” qui partagent un même corps, chacun prenant le contrôle à tour de rôle, de façon plus ou moins volontaire ou chaotique, selon les cas » (http://www.cles.com).

    René Manzor nous expliqua aussi jusqu’à quel point il dut amener ses acteurs vers des états incroyables, tant leur expression était fondamentale. Ajoutons à cela une bande-son très importante pour ce film, réalisée par Jean-Félix Lalanne qui n’est autre que le frère de René Manzor (et donc également de Francis). Quelle famille d’artistes !

    Excellente soirée, donc, riche d’enseignements et riche d’avoir pu échanger avec un réalisateur qui s’est révélé passionnant. Une soirée qui sortait pour le moins, vous en conviendrez à présent, de l’ordinaire.

    DED

    Quelques liens :

    • Le mystère des Personnalités multiples :
    http://www.cles.com/enquetes/article/le-mystere-des-personnalites-multiples

    • Bulletin de psychiatrie n°18 du 27 janvier 2009 : L’Affaire des Personnalités multiples :
    http://www.bulletindepsychiatrie.com/multiples.htm

    • Article sur Wikipedia :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_la_personnalité_multiple

    • Le site officiel de René Manzor 

  • Sugar Man, modèle d’humilité

    Sugar Man, modèle d’humilité

    Lorsque je me suis rendu à l’Eden Théâtre, ce dimanche 9 février, je savais que j’allais voir un film documentaire de Malik Bendjelloul proposé par l’Association Art et Essai Lumière. Mais j’étais à mille lieues d’imaginer le choc que j’allais ressentir. Car ce fut véritablement le cas. Une telle émotion ! Quel film ! Passionnant de bout en bout, émouvant mais surtout déconcertant. Réellement. Il faut le voir pour le croire !

    Nous faisons connaissance avec un musicien de rock & folk des années 70 aux Etats-Unis. Sixto Rodriguez – retenez ce nom – a enregistré deux albums sous le label Motown. Malheureusement, il ne perce pas. Ses disques sont ignorés. C’est un échec. Terrible. On dit qu’il se serait suicidé sur scène (en s’immolant ou en se tirant une balle dans la tête, selon les versions). Aux Etats-Unis, quasiment personne n’a entendu parler de Sugar Man / Sixto Rodriguez.

    [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qyE9vFGKogs[/youtube]

    Un beau jour, une touriste américaine part voyager en Afrique du Sud, à une époque ou l’Apartheid était à son apogée. Dans ses bagages, elle avait une copie du premier disque de Sugar Man. De fil en aiguilles, ce disque fait le tour de beaucoup de monde, se diffusant comme une traînée de poudre. Au point que quelques mois, quelques années après, Sugar Man est devenu une immense vedette en Afrique du Sud. Ses disques battent des records de vente. Sa musique devient même un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Toujours inconnu aux Etats-Unis, devenu une immense vedette en Afrique du Sud…  Incroyable. Plus de vingt ans après, en 1997, deux fans du Cap dont Stephen « Sugar » Segerman essayent d’en savoir plus sur cet énigmatique Sugar Man.  Ils se lancent dans cette quête espérant apprendre qui était ce chanteur, où il vivait, comment il a disparu. Une enquête qui réservera bien des surprises.

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    Avertissement : Chère lectrice, cher lecteur, si vous n’avez pas encore vu ce film diffusé dans les réseaux Art et Essai, ne lisez pas la suite. Trop de choses y sont dévoilées qui vous gâcheraient votre perception du film lorsque vous le verrez…
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    (suite…)

  • Les Professeurs sur scène

    Les Professeurs sur scène

    Après le Festival « Musique en Vacances » du mois de juillet, l’année passe, de septembre à juin, au fil des concerts proposés par l’association Passion’Arts qui prend en quelque sorte le relais, permettant aussi pour la plupart des bénévoles, de ne pas trop perdre le rythme. Et ce mois de février – en particulier – accueille traditionnellement (sixième édition tout de même) un mini-festival intitulé « Les Musicales de Février ». Un programme dense, varié, accueillant pas moins d’une dizaine de concerts.

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    Or, ce soir, au Théâtre du Golfe, ce ne sont pas moins que les Professeurs du Conservatoire de La Ciotat, que dirige Roland DECHERCHI, qui étaient sur scène. A la baguette, Alexandre EGHIKIAN qui s’était illustré au piano ce mercredi 5 février dans le cadre enchanteur de l’Eden Théâtre : sur scène, il accompagnait alors à lui seul un film muet diffusé sur l’écran, établissant ainsi ce lien invisible avec les premiers temps d’un cinéma à bien des égards émouvant. Mais revenons à nos professeurs et leur concert.

    Ils étaient plusieurs dizaines sur cette scène ; de loin, il semblait même que plus un seul centimètre carré n’était disponible. Et les musiques de films se succédèrent, qu’illustraient des extraits projetés sur écran, juste au-dessus de l’orchestre. Devant les prouesses de ces musiciens, nous aurions pu aisément songer à une excellente formation. Mais cela va bien au-delà de telles considérations. Car si chaque artiste est professeur au Conservatoire – nous l’avons dit – les voir, et les entendre – surtout – jouer ainsi n’est pas une habitude. J’ai même cru comprendre que c’était la première fois que cette expérience avait lieu. De plus, imaginez : il n’y a eu que deux répétitions (j’ai mes sources) :o) n’est-ce pas extraordinaire ? En effet, car ce concert le fut, ô combien. Chacune, chacun, dans sa spécialité a réellement excellé dans un équilibre admirable. Les multiples talents individuels se muaient en un tout sublime, explosaient en un splendide feu d’artifice musical. Quel moment, les amis ! Quelle émotion !

    Et lorsque nous avons retrouvé ces artistes, un peu plus tard, au Conservatoire, pour partager un repas qui avait été organisé par les bénévoles de Passion’Arts, quel bonheur d’avoir pu ainsi échanger quelques mots, des regards, des sourires… Je me souviendrai longtemps de ce Concert des Professeurs du Conservatoire de La Ciotat et je ressentirai toujours la plus grande admiration pour chacune et chacun de ces artistes que j’espère retrouver au plus vite.

    professeurs

  • Nouvel an des arbres

    Nouvel an des arbres

    Le 15 janvier dernier, c’était la fête de Tou Bichvat « le quinze du mois de shevat » (« Tou » est en fait composé des lettres Tet et Vav dont la somme des valeurs numériques est 15). Le 15 shevat a lieu selon les années entre la mi-janvier et la mi-février.

    « Il y a quatre dates de nouvel an. Le 1er Nissan, c’est le nouvel an des rois et des fêtes de pèlerinage. Le 1er Eloul, le nouvel an pour la dîme du bétail […]. Le 1er Tishri , le nouvel an pour les années, la shmita et le jubilé, pour les récoltes et les légumes.[…] Le 15 Shevat, le nouvel an des arbres. » (Mishna Rosh Hashana I, 1)

    Tou Bichvat n’est pas un jour chômé. Il est actuellement considéré comme un jour joyeux au cours duquel on ne peut pas prononcer d’éloge funèbre ni observer de jeûne. Cette fête ne s’accompagne pas d’obligation particulière ; il est d’usage de consommer des repas de fruits.

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    L’arbre est présent dans le judaïsme comme le montrent l’Arbre de vie et celui de la connaissance du Bien et du Mal. L’Arbre de vie symbolise la force de la vie et ses origines, l’importance des racines et le développement de la Vie. « L’arbre de vie s’étend du haut vers le bas et le soleil l’éclaire entièrement » (Zohar). L’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal est une image allégorique du Livre de la Genèse suivant lequel Dieu planta dans le jardin d’Éden deux arbres mystérieux. « L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal… L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden… : ‘Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras.’ » (Genèse, II).

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    Les arbres ont de tout temps figuré dans les diverses traditions au travers des âges. Dès la plus haute antiquité l’olivier était cultivé par les Perses (-12000) et par les Egyptiens (-6000), qui l’utilisent dans les soins du corps et les rites funéraires. (suite…)